Un front commun semble d’ores et déjà se constituer dans le chef de l’opposition avec la signature ce 26 décembre 2022, d’un communiqué conjoint du trio présidentiable MATATA PONYO, Président du parti politique Leadership et Gouvernance pour le Développement (LGD), Martin FAYULU Président du parti Engagement pour la Citoyenneté et le Développement (ECIDE) ainsi que Dénis MUKWEGE, prix Nobel de la paix 2018.

En effet, c’est pour « maximiser », mieux éviter l’émiettement des suffrages ou des voix lors du vote à la présidentielle particulièrement que les potentiels candidats à la magistrature suprême précités ont signé un communiqué dans lequel ils réclament entre autres : la sécurisation des élections, la recomposition des bureaux de la CENI et de la Cour Constitutionnelle, le consensus autour de la loi électorale, des centres d’identification et enrôlement des électeurs et du calendrier électoral, la levée des poursuites judiciaires à l’encontre de l’ancien premier ministre, le Sénateur MATATA PONYO conformément à l’article 168 de la Constitution.

Il faut signaler que cette sortie intervient 48 heures après le début effectif d’une étape substantielle (enrôlement des électeurs) désembrumant la perspective des intentions du glissement que l’opposition avait longtemps attribué au pouvoir.

Les réactions virulentes du pouvoir face à ce communiqué

Pour maître Marcel IPALA, Vice-président de la Cellule « La Fleur » de l’UDPS-Socopao II à Limete, que dirige le Président NKOMBO WAMETA, « cette déclaration prouve à suffisance que l’opposition dans son ensemble n’est pas prête pour aller aux élections. D’où, elle doit faire monter les enchères, trouver des subterfuges pour justifier son impréparation, mieux sa surprise de voir le train des élections prendre de plus en plus sa vitesse de croisière« .

Il sied de rappeler que 90% des réclamations exprimées par le trio avaient à son temps fait l’objet des marches de l’opposition, de l’église Catholique et du CALCC ainsi que de quelques mouvements citoyens, voire d’une certaine communauté internationale sans que le pouvoir de Kinshasa ne s’obstine d’aller de l’avant faisant fi à toutes ces interpellations.

« Il est d’une ineptie inimaginable frisant le fourvoiement et relevant à la fois de la pure et pire chimère que de croire qu’au stade actuel de fonctionnement de la Cour Constitutionnelle et de la CENI, de penser à leur recomposition. Pareil pour la demande de la levée de l’état de siège sans monnaie de rechange ou le moindre palliatif« ; estime un autre cadre du parti présidentiel, John MPOLESHA, gérant du Marché Gambela.

Le caractère toxique du communiqué

C’est lorsqu’un acteur politique sait faire la distinction entre être un politicien et un homme d’Etat qu’il saura s’interdire certaines sorties médiatiques susceptibles de le placer sur un piédestal qui ne lui reflète pas sa vraie personnalité. Malheureusement, l’Homme Politique ne peut être acheté que comme il se vend.

Partant de ces postulats, il faut admettre que deux de trois ayant signé ce communiqué risquent de voir leur image ternie : MATATA et MUKWEGE

En effet, c’est une erreur politique (réparable tout de même) pour le Sénateur MATATA PONYO de s’associer à ceux qui s’affichent comme les farouches opposants au régime actuel pour espérer réclamer la cessation des poursuites judiciaires. Certes, d’une part Il amenuise impudemment ses chances de se rapprocher du pouvoir pour l’obtenir politiquement ; et d’autre part, il tente de faire monter les enchères en voulant montrer qu’il peut aussi constituer un poids politique sur qui compter. Mais c’est la première assertion qui l’emporte sur la seconde parce que les deux autres figures font déjà beaucoup de mal au pouvoir.

Quant au second qu’est Dénis MUKWEGE, il devrait veiller beaucoup sur son statut international et prestigieux de prix Nobel de la paix pour éviter mordicus de s’afficher, de s’associer, à quelque fin que ce soit, avec toute personnalité politique (surtout) citée à tort ou à raison dans une affaire de détournement ou de corruption au risque de se salir compte tenu du célébrissime dicton : « Qui s’assemblent se ressemblent ». MATATA PONYO avec qui il a signé le communiqué est, faut-il le rappeler, cité dans plusieurs dossiers sales de détournement et /ou de corruption dont l’affaire Bukanga-Lonzo pour laquelle la Cour Constitutionnelle venait de se déclarer compétente pour l’en juger.

Wait and see !

Dieu merci KANDA MPOYI.