Le député national, Nsingi PULULU, porteur de la proposition de loi dite « Tshiani », ne compte pas abdiquer nonobstant la non-inscription de cette proposition dans le calendrier de mars 2022 à l’Assemblée nationale. En effet, après son rejet en septembre 2021, la proposition de loi susmentionnée a été, une fois de plus, non inscrite le jeudi 24 mars au programme de la session en cours. Les raisons n’ont toutefois pas été élucidées. Au sortir de la plénière, son endosseur, le député national NSINGI PULULU, se livrant à www.kiosquedafrique.com, promet de faire des pieds et des mains en compagnie des congolais de souche comme lui pour que cette loi finisse par être adoptée. Interview réalisée par notre reporter Dieu merci KANDA MPOYI. 

KANDA MPOYI: Ma première question est que, nous avons vu monsieur Noël TSHIANI avec qui vous êtes devenus très proches à cause de votre lutte commune sur le verrouillage de l’accès aux fonctions de souveraineté, écrire le 11 mars dernier au président MBOSO pour que les élus nationaux discutent en plénière pour l’adoption de votre proposition de loi. En aviez-vous été informé au préalable et comment trouvez-vous la démarche ?

NSINGI PULULU: Tout citoyen congolais a le droit d’écrire à n’importe quelle institution et à n’importe quelle autorité du pays à condition que ses écrits ne soient pas assimilés ou assimilables à un pamphlet. Congolais comme je le connais, il n’a fait que jouir du droit légitime à la parole ou de la liberté d’expression.

Vous menez pratiquement à deux ce combat pour l’adoption de cette proposition de loi. Pensez-vous que ce soit une pure coïncidence que la remise en selle de votre entreprise parlementaire, se fasse juste au moment où un député d’Ensemble de Moïse KATUMBI initie une pétition contre MBOSO qui est également proche de vous?

NSINGI PULULU : Voilà le propre du congolais, du politique africain…le procès d’intention ou le jugement à priori même face aux évidences les plus claires et simples. Loin de faire son porte-parole, mais le bon sens m’astreint à vous dire qu’il n’y a aucune corrélation entre les deux démarches strictement parlementaires, citoyennes et légales. C’est la « portée » qui est in fine déterminante. La nôtre avec cette loi, est d’une portée sécuritaire, sociale et économique. Tandis que celle-là est nécessairement politique  ou politicienne.

Ne mélangeons pas le genre !

Quelles sont les raisons immédiates et futures qui continuent à militer à l’endossement par vous de cette proposition de loi ?

NSINGI PULULU : Monsieur le journaliste, vous m’excuserez parce que je serai long vu que votre question est à deux volets.

Commençons par la raison immédiate: il n’est étranger pour personne que ce pays est infiltré dans plusieurs domaines, même les plus névralgiques dont l’armée et les services d’intelligence. Cette loi, vous pouvez la refuser aujourd’hui, vous pouvez tout faire comme pressions politiques, défense des intérêts mesquins, mais cette loi passera même après 100 ans. Des vrais congolais de souche comme NSINGI, BOSHAB, MBOSO, LUMUMBA, TSHISEKEDI WA MULUMBA et des meilleurs ne laisseront plus des apatrides, des « démis-démis » nous ne nous lasserons pas ni n’abandonnerons ce pays sous infiltration surtout dans les fonctions de souveraineté. Cette foi est ce qui me différencie de vos prétendus politiciens qui nourrissent des ambitions plutôt que de se savoir en mission.

Nsingi PULULU est en mission, mais n’a pas des ambitions. Si vous voulez, les ambitions sont inclues dans la mission. Un ambitieux est généralement opportuniste et situationniste.

Quant à la raison future : selon moi, elle est à trouver dans les causes profondes de l’actuelle guerre Russie vs Ukraine. Pour rappel, l’URSS fut une grande puissance qui donnait du fil à retordre aux États-Unis d’Amérique qui voulaient rester l’unique maître du monde. Et la stratégie adoptée par les USA pour l’éclatement de cette Union Soviétique reste très interpellatrice et révélatrice de mon leitmotiv pour cette loi. Ce fut donc le recrutement, la création et l’envoie en URSS d’un enfant dont le nom est toujours cité dans notre histoire contemporaine, Gorbatchev. Sa mission fut d’inciter des villes où des provinces à se désolidariser de la Russie. Voilà comment naîtront l’Ukraine et d’autres pays. Ce fut pareil en Yougoslavie dont la conséquence principale aujourd’hui est son inexistence. A la place, ce sont des pays comme la Serbie, le Kosovo, et j’en passe qui ont été créés. Alors que les individus à la base de ces éclatements étaient venus dans ces pays comme des réfugiés, des fonctionnaires, etc..

Le mieux à faire en tant que député aujourd’hui, c’est d’éviter que mon pays ne reste gérer par des « intrus ».

Pénétrons plus ou moins cette loi honorable. Il est des analystes qui estiment que votre loi ne discute pas de l’acquisition de la nationalité. Elle parle des congolais d’origine dont la nationalité est déjà reconnue en s’articulant sur deux classes de nationalité congolaise d’origine. Celle dite des congolais de père et de mère, appelés congolais à loyauté sûre/100%, et celle dite des congolais nés d’une union dont l’un des parents est d’origine étrangère, dits congolais à loyauté partagée. Qu’en est-il selon vous?

NSINGI PULULU : Pas selon moi Monsieur le journaliste, mais selon la loi. Ce, quand bien même je ne sois pas l’organe d’interprétation de la loi qu’est la Cour Constitutionnelle, en lisant sans états d’âme les articles combinés de la constitution 10 et 11, vous conviendrez avec moi que la constitution ne reconnaît que deux types de congolais dont l’un l’est par acquisition ; c’est-à-dire, n’ayant pas des parents en RDC, mais l’obtenant par des procédures administratives requises. Tandis que l’autre qui est d’origine est celui qui appartient dans un groupe ethnique ayant un territoire devenu la RDC au lendemain le 30 juin à l’indépendance.

Cela étant, vous conviendrez avec moi Monsieur que seuls les originaires devront jouir de tous les privilèges et surtout dans les fonctions de souveraineté. Un enfant bâtard et un enfant légitime sont tous deux des enfants, mais ne pourront jouir des mêmes privilèges dans les biens des parents. Comprenez la métaphore.

Depuis le début de l’émission de cette loi sur la place publique le 20 mars 2021, la plupart des personnalités politiques ayant dénoncé le caractère exclusionniste et ségrégationniste de cette loi sont des métis dont principalement Moïse KATUMBI et Jean Claude MUYAMBO pour ne citer que ceux-là. N’est-ce pas une loi ségrégationniste élaborée à dessein…celui d’exclure, de nuire?

NSINGI PULULU : Ni NSINGI ni personne n’a le pouvoir d’exclure ou de nuire de quelque manière que ce soit, un semblable, encore moins de refuser à quiconque d’être congolais. Seule la loi fixe les limites de jouissance des droits civils, politiques et militaires.

Dois-je encore vous rappeler qu’au lendemain de notre indépendance, tous ceux qui étaient au Congo comme travailleurs dans les mines, dans le chemin de fer, que sais-je encore, au 1er juillet étaient devenus des congolais d’origine ? Ceux qui étaient nés de père congolais, et de mère étrangère, sont assimilés aux congolais d’origine. Ceux nés de mère congolaise et de père étranger, sont aussi assimilés aux congolais d’origine. Il y a moi, BOSHAB, MBOSO LUMUMBA, TSHISEKEDI, Moïse TSHOMBE qui sommes congolais de père et de mère, nous aussi sommes assimilés aux congolais d’origine au même titre que ceux-là qui n’ont même pas des racines ici. D’où, l’impératif de trouver des mécanismes de loi pour donner tous les privilèges à ces congolais de père et de mère.

Les métis comme vous le dites, qui s’estiment visés par cette loi, devront prouver par tous les moyens légaux, voire médicaux (ADN), qu’ils sont réellement congolais d’origine comme nous.

Il vous souviendra que peu après le tweet de votre partenaire TSHIANI dont la loi porte le nom, Moïse KATUMBI avait clairement menacé Félix TSHISEKEDI disant que l’adoption de cette loi sera la ligne rouge à ne pas franchir. Pensez-vous que la donne actuelle ne joue plus en sa faveur, et que vous pouvez franchir le rubicon ?

NSINGI PULULU : Mais franchement la politique au Congo et en Afrique me déçoit beaucoup. Comment dans une nation on peut attacher la survie de la nation aux humeurs d’un individu KATUMBI soit-il ? Nous parlons nation, nous parlons peuple. Pire, vous donnez souvent de l’importance à des personnes qui n’en mériteraient pas en temps normal. Vous confondez souvent le genre monsieur ! Il ne faut pas confondre votre succès dans un domaine, ou dans un poste de responsabilité à des prouesses que l’on rêverait réaliser à la magistrature suprême.

Certaines langues disent de vous que c’est la double fougue Tshisekediste et Mbosotiste qui vous fait faire tout ceci. Pourquoi vous acharnez-vous sur le Kashobween dit Moïse KATUMBI ? Est-ce parce qu’il est un présidentiable réunissant toutes les chances de succéder à Félix TSHISEKEDI demain selon plusieurs sondages?

NSINGI PULULU : C’est inepte, passez-moi le terme monsieur le journaliste, de croire que un homme politique à la taille de NSINGI PULULU va s’agglutiner sur des personnalités quelles que soient leurs statuts, pour vivre politiquement, voire socialement. J’ai été un entrepreneur, un bienfaiteur avant de devenir député national.

Ne m’entraînez pas dans ce débat qui n’apportera rien à notre peuple.

Lorsque j’avais initié une loi sur les statuts et fonctionnement des chefs des rues dans les zones urbaines et des chefs de villages dans les zones rurales, qui avais-je visé ? Lorsque j’avais proposé à ONIP de ne pas employer une nouvelle main d’œuvre pour ne se servir que de ces chefs de rues et de villages, qui avais-je visé?

Je vous rappelle que ma mission est de remettre ce pays sur les rails.

Crevons l’abcès honorable ; savez-vous que Félix TSHISEKEDI aussi n’est pas 100% congolais ?

NSINGI PULULU : Soyons sérieux monsieur ! Qui ne connait pas le père de Félix TSHISEKEDI, leur domicile, sa mère, là où il a vécu depuis sa tendre enfance. Ce sont ceux-là qui vous envoient me poser ces genres de questions qui n’ont jamais prouvé où ils sont nés, leurs pères et mères habitaient où, depuis quand ? Voilà même la raison pour laquelle ils ont peur de l’ADN. Ce sont des propos de campagne.

Ils n’ont qu’à armer leurs députés pour barrer la route à cette loi qui passera que ça les arrange ou pas.

Parlons corruption, votre collègue Ados NDOMBASI dénonce ces derniers jours la énième corruption estampillée Félix TSHISEKEDI avec 1000$ chaque mois à tous les députés, près de 400, pour le carburant. Quelle est votre réaction ?

NSINGI PULULU : C’est du populisme monsieur le journaliste. J’ai été dans l’opposition il y a peu. Vous savez comment nous apportions du sensationnel à la population. Il ne vous présentera aucun document où vous trouverez des signatures des députés ayant reçu cette somme. Personnellement, je l’ai fait avant lui.

L’opposition fonctionne comme ça. Parfois il faut  créer des sujet pour attirer l’attention des populations ou pour s’attirer leur sympathie surtout lorsque la situation socio-économique semble difficile.

Je demande à Ados NDOMBASI de faire des pompages intellectuels pour voir et comprendre.

Nous vous remercions.