La prise de la ville stratégique de Masisi-Centre par la rébellion du M23, le samedi 4 janvier, marque un nouveau tournant alarmant dans le conflit qui déchire le Nord-Kivu. Avec une population estimée à 900 000 habitants, cette occupation a provoqué un exode massif, laissant derrière elle des villages désertés et accentuant une crise humanitaire déjà désastreuse.

Un drame humanitaire en expansion

Le Coordonnateur de Dynamique Génération Consciente RDC, Johnson Ishara, a tiré la sonnette d’alarme : « Des milliers de personnes fuient pour sauver leur vie, laissant leurs biens et leur passé derrière elles. »

Le Nord-Kivu, qui comptait déjà plus de 5 millions de déplacés internes, voit ces nouvelles vagues de déplacements aggraver une situation humanitaire critique.

Les camps de déplacés débordent, et les infrastructures humanitaires, déjà insuffisantes, peinent à répondre à la demande. Les femmes, les enfants, et les personnes âgées constituent la majorité des victimes de cette nouvelle tragédie, exposées aux maladies, à la faim, et à des conditions de vie insoutenables.

Un silence inquiétant de la communauté internationale
Malgré la gravité de la situation, la réaction de la communauté internationale et de l’Union africaine reste timide. Les résolutions et appels à la paix n’ont jusqu’ici produit aucun effet tangible sur le terrain, laissant les populations locales dans une profonde détresse.

Johnson Ishara souligne que « personne ne viendra au secours de la RDC si les Congolais eux-mêmes ne prennent pas leurs responsabilités. » Cette déclaration reflète une amertume grandissante face à l’inaction prolongée des autorités et des partenaires internationaux.

Un statu quo diplomatique pesant

La crise humanitaire se double d’une impasse diplomatique. Depuis l’échec du sommet de Luanda, organisé en Angola pour apaiser les tensions entre la RDC et le Rwanda, les négociations sont dans une impasse. Ce blocage complique davantage les efforts de stabilisation, alors que les accusations de soutien rwandais au M23 continuent de nourrir les tensions régionales.

Appel à une action urgente

La prise de Masisi-Centre et la détérioration rapide de la situation humanitaire exigent une réponse coordonnée et urgente. Une mobilisation accrue de la communauté internationale, des institutions régionales comme l’Union africaine, ainsi que des initiatives locales, s’impose pour éviter une catastrophe humaine à plus grande échelle.

Le peuple congolais, pris dans cette tourmente, espère que des actions concrètes viendront briser ce cercle vicieux de violence et de désespoir.

Chapy KUNGA 

Kiosque d'Afrique