A l’instar des précédents sommets sur le climat, celui du G20 tenu ce week-end à Rome a déçu aussi bien les écologistes sérieux que la majorité des populations africaines. A la place de la signature d’un accord sur la sortie du charbon ou du carbone (même de façade) comme ce fut le cas en 1997 avec le protocole de Kyoto, les pays riches ne sont tombés d’accord que sur les objectifs de réduction des émissions de carbone, sans parler sur les moyens d’y parvenir.
En effet, il n’est étranger pour personne que les pays les plus vulnérables au réchauffement climatique sont généralement responsables d’une faible part des émissions de gaz à effets dessers au niveau mondial, ce qui soulève des questions de justice et d’équité dans la mesure où ce phénomène est fortement lié au développement durable. C’est-à-dire, limiter le réchauffement de la planète permet d’atteindre plus facilement les objectifs de développement durable, tels que l’éradication de la pauvreté et la réduction des inégalités. Le lien entre les deux est reconnu dans l’objectif 13 du développement durable, qui consiste à « prendre des mesures urgentes pour lutter contre le réchauffement climatique et ses effets ». Les objectifs relatifs à l’alimentation, à l’eau potable et à la protection des écosystèmes présentant des synergies avec l’atténuation du réchauffement climatique.
Des enjeux géopolitiques
Une réalité complexe et souvent considérée comme souffrant du problème du « passager clandestin »; c’est-à-dire que tous les pays bénéficient des mesures d’atténuation prises par d’autres pays, mais les plus individuels seraient perdants s’ils investissaient eux-mêmes dans une transition vers une économie à faible émission de carbone. Point de vue contesté; par exemple, les avantages en termes de santé publique et d’améliorations environnementales locales de l’élimination progressive du charbon dépassent les coûts dans presque toutes les régions. Un autre argument est que, les importateurs nets de combustibles fossiles gagnent économiquement à la transition, ce qui fait que les exportateurs nets sont confrontés à des actifs irrécupérables: des combustibles fossiles qu’ils ne peuvent pas vendre.
Rappel historique important (Kyoto 1997)
Au regard de la détérioration de plus en plus accrue du climat actuellement, le monde aurait voulu assisté à des résolutions telles il y a 24 ans passés, avec la signature du protocole de Kyoto sur le climat.
Protocole signé par la quasi-totalité des pays du monde sous la Convention-Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques (CCNUCC) en 1997. Lequel étendit la CCNUCC et inclut des engagements juridiquement contraignants pour la plupart des pays développés afin de limiter leurs émissions. Au cours des négociations du protocole en question, le G77 (représentant les pays en développement), fit pression pour obtenir un mandat exigeant des pays développés qu’ils ne « prennent les devants » de la réduction de leurs émissions, étant donné que les pays développés contribuent le plus à l’accumulation de gaz à effet de serre dans l’atmosphère, que les émissions par habitant sont encore relativement faibles dans les pays en développement, et que les émissions de ces derniers augmenteront pour répondre à leurs besoins de développement.
Sur la même lancée, vint le sommet de Paris en 2015 à l’issue duquel fut signé un accord par tous les pays des Nations Unies l’ayant négocié.
Un accord visant à maintenir le réchauffement de la planète bien en deçà de 1,5°c et proposant un objectif ambitieux du maintien du réchauffement sous la barre des 1,5°c. Contrairement à Kyoto, aucun objectif d’émission contraignant ne fut fixé dans ledit accord (de Paris). Au lieu de cela, la procédure consistant à fixer régulièrement des objectifs de plus en plus ambitieux et à réévaluer ces objectifs tous les 5 ans a été rendue obligatoire.
L’accord de Paris réaffirma que les pays en développement devraient être financièrement soutenus. En février 2021, 194 États et l’UE avaient signé le traité et 188 États et L’UE l’avaient ratifié ou y avaient adhéré.
Chapelet de bonnes intentions
Pour limiter véritablement le réchauffement climatique à 1,5°c ou bien maintenir le réchauffement bien en dessous de 2,0°c, il faut des gros efforts d’atténuation consistant à fermer au moins 3000 centrales au charbon d’ici à 2030 selon l’Institut de Recherche Transition Zéro. Or, à l’heure actuelle, les vingt pays les plus riches de la planète ne se sont convenus que sur les futures centrales, s’interdisant de les financer à l’étranger. A proprement parler, si le résultat du G20 reste limité sur ce sujet, c’est surtout parce que ce clubs regorge les plus gros consommateurs de charbon et consorts. Plus de la moitié de ses membres font partie des dix premiers consommateurs mondiaux.
Des sommets de dupe…
Chaque pays, particulièrement africain, devrait dont la RDC avec son potentiel forestier, devrait mettre en place une politique environnementale conséquente pour tirer les dividendes de sa flore. Les pays pollueurs (les plus industrialisés) ne pouvant interdire aux moins pollueurs de préserver leurs écosystèmes pour réduire tant soit peu ledit réchauffement sans contrepartie réelle. Et aux dirigeants de faire bénéfice à leurs populations desdites dividendes si elles venaient effectivement à être assurées par les pays riches conformément au protocole de Kyoto qui reste le plus louable.
Wait and see!
Dieu merci KANDA MPOYI