La journée de lundi 24 octobre 2022 n’a pas été de tout repos tant pour les kinois que pour les autorités de la métropole. Tellement le spectacle était spectaculaire.

La pluie qui s’est déversée sur la Capitale congolaise n’a eu d’autres mérites que de transformer la ville d’ambiance en une vaste piscine. Les images photos et vidéos véhiculées notamment à travers les réseaux sociaux ont révélé l’état des dégâts et le gros risque que court cette grande ville regorgeant plus de 10 millions d’habitants est sans pareil.

Toutes les communes étaient complètement submergées. Des familles, des quartiers entiers se sont retrouvés nageant dans une et même piscine sans tenir compte d’aucun critère de sélection : enfants, jeunes et vieux, tous bâchés. Tous victimes.

Les caniveaux longtemps bouchés parce que mal entretenus ont refoulé des eaux rendant les routes impraticables.

Dans une ville où la circulation de la population se fait quasi uniquement par voie routière, le déplacement de la population était devenu un vrai casse-tête. Et le bilan sur l’état des dégâts se fait attendre.

Ça c’est la description. Mais faudrait-il aller bien au-delà de cette rapide caricature ? De dégager les causes et d’en imputer les responsabilités ? La réponse affirmative est la mieux indiquée.

En effet, la volonté exprimée (tenez, exprimée) des autorités urbaines à rendre Kinshasa propre n’est plus à démontrer. De l’Opération coup de poing jusqu’à Kinshasa-Bopeto, il n’y a l’ombre d’aucun doute que les dirigeants de la métropole veulent remettre de l’ordre ; remettre chaque chose à sa place. Bref, redorer le blason terni de Kin-la belle devenu, au fil des ans, Kin-la poubelle.

La dernière pluie est donc à la fois révélatrice de l’échec patent des opérations entreprises jusqu’à présent, mais aussi une sonnette d’alarme sur le danger qui nous épie. Et que si on ne fait rien; qu’on ne mélange pas la volonté et les moyens dans une même moule ; qu’on ne châtie pas les « ennemis de l’environnement sain », le pire est indéniable. Les dégâts matériels et les pertes en vies humaines seront indescriptibles. Aux autorités de prendre la mesure de la menace et d’imposer les nouvelles mœurs. Le jet des déchets plastiques doit être proscrit et les récalcitrants sévèrement sanctionnés.

Comme la « Rumba congolaise » qui se danse à deux, une ville propre se conjugue dans une musique harmonieuse entre le « peuple-usager » et les autorités. Mais il faut un minimum de confiance !

En attendant, vive la saison des pluies. Apprêtez vos sauvetages.

Philippe KAZADI OMOMBO