Pour ce qui est de l’insécurité dans l’Est de la RDC, l’opinion nationale congolaise est plus que jamais va-t-en guerre. Et le visage grave du Président Tshisekedi à Luanda traduit l’état d’esprit congolais. Les discours diplomatiques et moralisateurs ne passent plus. Et ce n’est pas la tripartite de Luanda qui pourrait renverser cette tendance. Bref, les congolais attendent les actions militaires d’envergure susceptibles de venir à bout de l’agresseur rwandais.
En effet, les Mouvements citoyens congolais et les analystes dépassionnés par la question l’avaient prédit : » rien de concluant ne sortira de cette énième assise sur la situation sécuritaire à l’Est de la RDC par le manque de sincérité d’une partie au conflit […]« (entendez Paul KAGAME, le patron par procuration du M23). Aucun engagement ferme n’a été pris si ce n’est, comme à l’accoutumée, un chapelet de bonnes intentions pendant que la RDC continue à compter des morts et des déplacés innocents.
La reprise des hostilités depuis ce jeudi 7 juillet matin entre FARDC et les agresseurs rwandais du M23 à Rwanguba et à Nkokwe-Kanyabusoro en territoire de Rutsuru au Nord-kivu vient sans doute désabuser les crédules qui voyaient dans le fameux tête-â-tête TSHISEKEDI-KAGAME, la cessation pure et simple des hostilités, ou du moins une réelle accalmie dans cette crise.
Continuent donc d’avoir raison, l’aile dure de ceux qui estiment que le tyran rwandais n’entend et ne comprend que le langage des armes.C’est ce qu’avait préconisé à son temps, l’ancien premier ministre MUZITO : « Il faut faire la guerre au Rwanda et annexer son territoire au nôtre (RDC)« .
Lui emboîtant le pas en mettant tout de même du bémol, c’est le Président du Mouvement de Libération du Congo, MLC, Jean Pierre BEMBA : » Il faut doter les FARDC des ressources nécessaires et conséquentes afin de pallier à toute éventualité de violation de l’intégrité territoriale« . Le conseil du président ougandais, Yuweri MUSEVENI publié récemment dans « www.kiosquedafrique.com » illustre également mieux le traitement approprié à un voisin voyou comme le Rwanda.
Des mots d’hommes d’Etat qui expriment mieux l’attitude que doit adopter le commandant suprême des FARDC s’il tient à venir à bout du petit Rwanda.En effet, il y a une semaine, le président rwandais, Paul KAGAME, disait ne « voir la solution à cette crise ne passer que par le dialogue franc » avec son homologue congolais, mais peu après, il déclarera encore que son pays est « préparé au pire » d’où que ça provienne.
Et pendant ce temps, Félix TSHISEKEDI n’a cesse de faire montre de sa volonté à poursuivre les voies diplomatiques. Une largesse qui, aux yeux de Kigali, semble être un aveu d’impuissance étant donné que c’est l’agressé qui cherche une solution à l’amiable plutôt que de contraindre, de gré ou de force, l’agresseur de vider le lieu.
Le non-sens !
Depuis la montée des tensions entre le Rwanda et la RDC, il y a des questions que personne ne semble se poser : Quel rôle joue Paul KAGAME dans une agression dont il ne dit être lié ni de près ni de loin ? Plus grave, au nom de quoi la communauté (dite) internationale appelle le Rwanda à cesser toute hostilité sans le désigner directement comme pays agresseur de l’intégrité territoriale de la République Démocratique du Congo ? Comment et pourquoi Félix TSHISEKEDI accepte-t-il de faire le déplacement pour prendre langue avec un homologue (Rwandais) qui nie être en intelligence avec les éléments armés qui occupent une partie de son territoire ? Autant de questions dont les réponses permettraient la prise d’une décision définitive en vue d’une solution idoine à la crise. Car finalement, nul ne comprend de qui répond exactement le M23 ? Si ce n’est pas le ministre des affaires étrangères rwandais qui parle pour les défendre, c’est Paul KAGAME en personne qui le fait.
TSHISEKEDI et la réunion du 12 juillet prochain
A l’issue des déclarations des deux Chefs d’État devant la presse, le Président angolais a annoncé pour le mardi prochain, toujours dans la capitale de son pays, une première réunion de la commission mixte RDC-RWANDA.
« Nous comprenons que, pour rétablir la confiance perdue entre les deux pays, cette première réunion de la commission mixte entre la RDC et le Rwanda aura lieu ici, dans la ville de Luanda, le 12 juillet prochain« ; déclara-t-il.
La question qui se pose avec acuité, c’est celle de savoir quelle nouvelle donne interviendra dans cette réunion qui soit susceptible de juguler cette crise dont l’une des parties souffle le chaud et le froid, remplit le vide en vidant le plein?
KAGAME devait commencer par accepter sa responsabilité sur l’agression pour espérer une solution à cette crise. Une attitude contraire ne fera que perdre du temps avec tous les dégâts collatéraux qui sont quotidiennement enregistrés à l’Est de la RDC.
Pour rappel, Félix TSHISEKEDI pendant sa campagne électorale avait promis à ses électeurs de l’Est de la République qu’une fois aux affaires, il ferait des pieds et des mains pour apporter une paix durable aux populations de ce coin du pays ; et peu après avoir pris les rênes du pays, il déclara devant ces populations dans un stade qu’il ne se sentirait pleinement Président de la République que le jour où il pacifierait l’Est…un engagement, une promesse qui le tient au cou qu’il ne doit plus désormais croire aux attitudes sans cesse changeantes, les sautes d’humeur de Paul KAGAME qui ne voudra jamais d’une paix réelle dans cette partie du pays qui le nourrit et qui lui fait assurer ses arrières.
Et surtout de ne pas oublier ces mots d’un homme qui connait Paul KAGAME mieux que quiconque pour avoir premier ministre du Rwanda : « Pour faire un compromis avec KAGAME, il faut être prudent pour ne pas tomber dans son piège« ; prevenait récemment Faustin TWAGIRAMUNGU.
Wait and see !
Dieu merci KANDA MPOYI et Ph.K