Se trouvant devant ceux qui avaient le dernier mot sur sa survie à la tête du ministère de l’intérieur, le Vice-premier ministre, ministre de l’intérieur Daniel ASELO a tenu à se montrer plutôt conciliant et humble en précédant son argumentaire à la fois défensif et justificatif par un mea culpa délibéré vis-à-vis des députés nationaux et provinciaux ainsi que des sénateurs qu’il avait « outragé » la semaine passée en marge d’un séminaire à l’attention des députés provinciaux sur le programme de développement des 145 territoires. Quant au ministre (déchu) de l’économie, il n’a fait que le frais de son « chantage indigeste » et de sa « malice débordante ».

Daniel ASELO : En quoi était-il persuasif?

Après avoir répondu sans tergiversations le mardi 29 mars 2022 aux sénateurs sur la question orale avec débat initiée par le sénateur Auguy ILUNGA CIVULA au sujet de ce qu’il a lui-même qualifié »d’ingérence et d’interférence du VPM, ministre de l’intérieur, lesquelles sont à la base d’une crise institutionnelle dans au moins 14 provinces du pays, ce Warrior, Daniel ASELO, n’a pas cherché à trouver des subterfuges ou des boucs émissaires pour ne pas répondre ce mercredi 30 mars à une autre question orale avec débat déposée presque une semaine avant, soit le 22 mars 2022, par le député Jackson AUSSE au bureau de l’Assemblée Nationale sur la gestion jugée »tendancieuse » des différends dans les provinces et les relations tumultueuses avec les institutions provinciales. Bref, préoccupations quasi-similaires des deux chambres. Et cela s’explique du fait que tous (députés et sénateurs confondus) lui reprochaient de les avoir « outragé » et « diffamé » en disant qu’ils « ont toujours instrumentalisé les députés provinciaux en leurs graissant la patte pour déstabiliser la gestion de leurs provinces respectives ».
Il devait donc s’en expliquer.
« Péché avoué, est à moitié pardonné »; dit-on. Les députés lui ont vraisemblablement pardonné ses propos incendiaires parce qu’ils n’ont pas transformé en « motion de défiance » par exemple, la question orale.
Défense réussie peut-on conclure.

Jean-Pierre KALUMBA YUMA: L’éviction était prévisible ?

D’emblée, la réponse est à l’affirmative en raison des élucubrations ayant précédé la présence du ministre à l’hémicycle.

Pour rappel, notifié depuis près d’une semaine par le président de l’Assemblée nationale Christophe MBOSO N’KODIA MPWANGA afin de se présenter à la séance plénière de ce mercredi 30 mars 2022 pour faire face à la motion de défiance déposée au bureau de l’Assemblée nationale à l’initiative de septante (70) députés nationaux dont NTAMBWE et MINDULE, le désormais ancien ministre de l’économie aurait exacerbé la tension avec l’assemblée nationale à travers les députés nationaux ayant signé la motion en voulant évoquant une « triche » de leur part. C’est-à-dire, des non-députés ayant signé ladite motion. Une démarche jugée malhonnête et irrévérencieuse de la part du ministre selon plusieurs députés signataires ou pas de la motion.

En effet, si cela s’était avéré vrai, KALUMBA YUMA aurait fait prévaloir, par le truchement de ses avocats, auprès d’une instance habilitée, le principe juridique selon lequel : » la fraude annule tout ». Malheureusement…

Thèse du faux en écriture : pur chantage ?

Ce mercredi 30 mars, à quelques heures du début de la plénière, couraient partout les bruits d’une certaine saisine, par les avocats du ministre déchu, de la Cour de Cassation pour faux en écriture.
Peu avant, le 29 mars 2022, c’est le député Claudel LUBAYA qui avait prétendu, dans une correspondance, qu’il y aurait des fausses signatures sur la liste, propos soutenus par le ministre dans sa correspondance au speaker de l’Assemblée nationale quelques heures après.

Rien de tout cela n’a réduit l’ardeur des signataires et de plusieurs autres députés nationaux qui tenaient finalement à entendre le ministre de l’économie incriminé.

D’ailleurs, des sources bien introduites, il a été révélé que non seulement qu’il n’y a jamais existé une saisine en bonne et dûe forme de la Cour de Cassation par les avocats de KALUMBA, pire, il se serait lui-même arrangé avec son camarade du parti (AFDC) dont il est issu, un suppléant devenu député à la suite du décès du véritable élu, pour qu’il signe sous un faux nom, ladite motion de défiance afin de biaiser toute cette entreprise parlementaire.

Charles MANINGOYI de son vrai nom, suppléant de son défunt grand-frère NTAMBWE LUBAMBA (qui signa une motion étant alité), c’est lui qui aurait signé, sans gêne aucune, sur la liste de motion de défiance sous le nom de LUBAYA NKOY espérant que ça sauverait le ministre-camarade du parti du naufrage. Une démarche jugée à la fois inepte et infâme au regard de la mission dévolue aux députés.

Coup fourré raté, piètre défense de KALUMBA

« Il n’y a pas pire défaut pour un homme d’Etat que de ne pas savoir s’assumer ; de toujours rejetter la faute aux autres ». « L’enfer c’est les autres »; dixit Youssoupha.

Le ministre de l’économie déchu, Jean-Pierre KALUMBA YUMA, parce que c’est de lui qu’il s’agit, ayant sans succès cherché à faire prévaloir l’application de l’article 151 de la Constitution censé « empêcher l’assemblée nationale de statuer sur une matière faisant l’objet d’un procès en cours ni légiférer dans le sens d’apporter une solution à un procès en cours », n’a trouvé mieux que de jouer à »la victime expiatoire » soi-disant de « ceux qui tirent profit des pratiques illicites »; déclarait-il devant les députés nationaux. D’où, la question de savoir : pourquoi n’avait-il pas dénoncé cela un ou deux mois avant cette motion? S’interrogent certains observateurs.
KALUMBA n’a pas hésité d’illustrer pour cela le cas des chinchards pourtant promis par FÉLIX TSHISEKEDI au peuple depuis des mois sans succès. Il révèle ainsi une « fraude faisant perdre à l’Etat congolais 194 à 200 millions de dollars américains par an ». Prenant pour cela d’énormes risques de la part des opérateurs économiques »; se défend-t-il. « Je n’ai manipulé aucun franc lié à l’opération d’achat des chinchards à Namibie »; s’écriait-il. Quant à la surchauffe des prix des biens de première nécessité sur le marché, le ministre déchu a, comme tout observateur averti pouvait s’y attendre, paradé la question avec la nature extravertie de l’économie, c’est-à-dire, dépendant des importations.

De l’avis de plusieurs observateurs, au regard de leurs défenses devant les élus nationaux, Daniel ASELO, VPM, ministre de l’intérieur « s’est montré plutôt persuasif pour son franc-parler, tandis que celui de l’économie déchu a été évasif et fuyant ses responsabilités ». D’où son naufrage.

Dieu merci KANDA MPOYI Life.