La question de l’organisation des élections générales dans le délai constitutionnel c’est-à-dire 90 jours avant l’expiration du mandat en cours taraude les esprits des avertis. Celle de la crédibilité à accorder aux résultats qui seront publiées par la Centrale électorale est déjà au coeur du débat au sein des formations politiques. La Commission électorale nationale indépendante, CENI, a-t-elle encore le temps matériel pour organiser les scrutins fiables ? En cas de l’impossibilité avérée de tenir le délai constitutionnel, que doit faire le Président de la république pour ne pas plonger le pays dans une crise évitable ?
Ces questions sont fondamentalement et s’y pencher à temps relève tout simplement de la responsabilité politique des hommes politiques qui veulent regarder les défis en face sans complaisance.
C’est à cet exercice citoyen et politique que s’est attelé John OMOMBO, Président national des FSP, Forces Socialistes Progressistes.
Après la CENI, John Omombo Tshumba s’adresse citoyennement au Président de la République, Félix Tshisekedi. Par une correspondance adressée au Chef de l’État, le leader des FSP veut sensibiliser Félix Tshisekedi sur les difficultés qui émaillent le processus électoral et sur les précautions à prendre pour éviter au pays une crise pourtant évitable.
Le leader FSP, John Omombo a recommandé au président Félix Tshisekedi de créer un climat de confiance en consultant tous ses futurs challengers pour apaiser la tension avant, pendant et après les élections.
Le Président des Forces socialistes progressistes, suggère au garant de la nation de convoquer urgemment une concertation autour du processus électoral qu’il nomme « Dialogue Électoral Constructif, DEC ».
Dans sa correspondance susmentionnée et pour bien convaincre, John OMOMBO a soumis au président Félix Tshisekedi les quatre facteurs trébucheurs du cycle électoral en cours. Des écueils identifiés dans la mise en œuvre du processus et dans la mise en confiance de l’environnement politique et social.
« Par ces motifs, nous suggérons humblement à votre suprême autorité, symbole de l’unité nationale, d’user de vos prérogatives constitutionnelles pour convoquer un cadre d’échange constructif sur le processus électoral. Ce serait, à notre avis, la voie idéale pour des élections apaisées et dont les résultats seraient loin des contestations majeures », écrit John Omombo Tshumba.
Une entame opérationnelle de la CENI jugée blâmable
La lettre transmise le 2 août par John Omombo attire l’attention de Félix Tshisekedi sur certaines irrégularités susceptibles d’empoisonner le climat électoral aux échéances de 2023. C’est notamment le cas de « l’inconstitutionnalité de l’actuelle Loi organique portant organisation et fonctionnement de la CENI dont l’article 24 bis viole intentionnellement la laïcité de l’État congolais consacrée par l’article 1er alinéa 1er de la Constitution de la République démocratique du Congo, et l’article 13 de la même Loi fondamentale qui dispose qu’aucun Congolais ne peut, en matière d’accès aux fonctions publiques, faire l’objet d’une mesure discriminatoire ». Au-delà des faiblesses disséquées au niveau de l’outil organique de l’institution, l’opération de la cartographie des bureaux de vote en cours de réalisation est déjà littéralement compromise, avertit les FSP.
Omombo déclare que cette opération « devrait intervenir après celle d’identification et enrôlement des électeurs ». Car, constate t-il, l’opération se fait en violation flagrante des dispositions de l’article 47 bis de la Loi électorale qui se fonde sur les distances des électeurs par rapport aux lieux de bureaux de vote et le nombre des inscrits. Le jeune leader n’omet pas les contraintes d’ordre logistique, financier qui se dressent au présent cycle électoral et tant d’autres qui, note-t-il, ne peuvent nullement rassurer, quant à la volonté d’organiser le scrutin dans le délai constitutionnel.
Félix Tshisekedi appelé à construire un consensus autour des élections
L’un des points majeurs évoqués dans le courrier FSP-parti politique, touche au climat sociopolitique d’avant, pendant et après les élections. Fort de son expérience à la fois sur les questions politiques, électorales et de gestion de la cité, John Omombo Tshumba recommande humblement à Félix Tshisekedi de bâtir urgemment autour de son autorité, un meilleur climat d’apaisement qui mobilisera toutes les énergies autour des élections. Car, dit-il, :« le manque de consensus et de confiance demeurent, incontestablement, deux éléments fondamentaux avec lesquels il sera illusoire de bâtir une gouvernance électorale participative, inclusive, crédible et apaisée ».
Philippe KAZADI O.