Le président du Conseil de l’Apostolat Laïc Catholique au Congo (CALCC), co-organisateur de la marche du 13 novembre passé, du sit-in empêché par les forces de l’ordre devant le siège national de la CENI le 21 novembre dernier ainsi que de la marche prévue le 27 novembre prochain, a reçu un mandat de comparution du parquet près le tribunal de grande instance de Kinshasa Gombe pour des raisons qui lui seront signifiées sur place.

L’opinion publique se demande pourquoi un seul organisateur, en plus de la société civile doit être invité alors qu’il y a plusieurs personnalités politiques derrière toutes ces manifestations?

En effet, l’article 26 de la Constitution du 18 février 2006 en République Démocratique du Congo stipule :  » la liberté de manifestation est garantie. Toute manifestation sur le voies publiques ou en plein air, impose aux organisateurs d’informer (pas de demander l’autorisation) par écrit l’autorité administrative compétente. Nul ne peut être contraint à prendre part à une manifestation. La loi en fixe les mesures d’application« .

Sur pied de cet article, marches et/ou sit-in sont constitutionnels. Le Président du CALCC ne devrait pas être invité pour avoir pris part active ou passive à une telle activité de peur que l’opprobre ne soit jetée sur l’état de droit prôné par Félix Tshisekedi.

Dès lors, le Président du CALCC interrogé sur le motif de cette convocation, dit en ignorer les raisons, et ne se reproche de rien.

« Nous avons reçu un mandat de comparution déposé à notre bureau de Kalamu; lequel est émis par le parquet de Gombe, peut-être parce que le sit-in y a été organisé. Nous comptons tout faire dans le strict respect de la procédure en la matière« ; assure Jean Bosco LALU.

Le Président du CALCC prévient que si cette invitation est émise pour des raisons dissuasives, alors le pouvoir s’est trompée de personne.

« Je ne suis pas un homme qui cède facilement ou qui peut se faire intimider avec une invitation ou des menaces. Je confirme que la marche du 27 novembre prochain reste maintenue nonobstant les interdictions provenant de l’autorité urbaine qui confond le régime d’information à celui d’autorisation qui n’existe nulle part dans la Constitution de la République; c’est donc illegal. Elle a été informée pour le sit-in autant pour la prochaine marche. Et c’est la population qui revendique ses droits les plus légitimes dont l’affirmation de sa souveraineté qui passe notamment par le vote dans une CENI consensuelle composée non pas de 12 membres comme c’est le cas jusqu’à aujourd’hui, mais de 15 membres constitués de ceux de la majorité, de l’opposition et de la société civile. Et nous sommes là pour nous opposer à toute démarche contraire qui viole notre Constitution« ; renchéri le président convoqué.

Nombre des observateurs, voyant derrière cette convocation la main noire du pouvoir, un cadre du parti présidentiel est sorti de son silence. Péter Kazadi invite les uns et les autres à ne pas voir le pouvoir ou l’UDPS partout et dans tout.

« Les organisateurs des marches actuelles devaient féliciter F. Tshisekedi à travers le gouvernement d’union nationale qui fait désormais respirer la démocratie au pays en les laissant manifester librement sans qu’aucun ne soit lynché ou incarcéré comme d’antan ou naguère. Et le plus important c’est d’exercer ses droits certes, mais dans le respect des lois de la République et de l’ordre public« ; déclare Péter KAZADI, député provincial UDPS/TSHISEKEDI.

Et réagissant précisément sur la convocation du président du CALCC, l’élu de Kinshasa estime que : « ce n’est pas le fait d’être invité par la justice de son pays que la condamnation est d’ores et déjà prononcée. Il faut apprendre à faire confiance à la justice de son pays. MATATA avant de se présenter devant les juges de la Cour Constitutionnelle avait crié à l’instrumentation de la justice, avant de remercier cette même justice lorsque la Cour en question s’était déclarée incompétente pour le juger. Nous devons apprendre à honorer notre justice« ; a-t-il conclu.

Devant ce feuilleton, il faut que tous restent sereins, mais surtout que le magistrat suprême veille à ce que les choses ne soient pas faites comme pour lui plaire. Car, in fine, c’est lui qui rendra compte devant le peuple lors du vote d’une part, mais aussi de la communauté internationale d’autre part, de la mauvaise note en termes de respect des libertés fondamentales par les pouvoirs publics qui mettent l’Etat de droit à rude épreuve.

Dieu merci KANDA MPOYI.