Deux semaines depuis que le Rwanda sous le label du M23 occupe allègrement Bunagana et quelques villages environnants où certains de leurs officiers se prennent en selfies pour narguer l’Etat congolais comme quoi il n’a pas une armée à même de les y déloger. Et depuis, ce sont eux qui attaquent souvent, et les FARDC se défendent pour les empêcher d’avancer. Existe-t-il une telle stratégie militaire pour une armée nationale face à une armée étrangère? Les experts disent « non »! Est-ce un ordre venu de Kinshasa ? Personne ne sait répondre à cette question au nom du secret-défense!

Pour prouver cet état inquiétant des choses, ce mardi 28 juin 2022, une source locale dans le groupement de Bweza contrôlé par les agresseurs rwandais du M23, rapporte que tôt le matin ces derniers (agresseurs) ont simultanément attaqué les positions tenues par les FARDC à Ruseke et à Bushandaka entraînant naturellement le déplacement massif des populations.

Les déclarations du porte-parole des FARDC en Ituri, le lieutenant Jules NGONGO à la presse sont révélateurs de cette tendance à l’inertie, mieux au statu quo constaté dans les rangs de l’armée nationale congolaise en dépit de la détérioration sans cesse croissante de la situation sécuritaire dans le Nord-kivu et en Ituri.

« L’armée est déterminée, conformément aux instructions de son commandant suprême, Félix TSHISEKEDI, à désarmer et à neutraliser tout groupe armé réfractaire au processus de paix. Nous n’allons pas baisser les armes, nous poursuivrons notre mission de tous les jours qu’est de protéger la population et ses biens, en étouffant toute menace pouvant surgir« ; déclarait-il.

Selon plusieurs experts militaires, ces propos pervertissent la mission même de l’armée qui se confond à la police. La mission incontournable de l’armée étant celle d’assurer l’intangibilité des frontières nationales ou l’intégrité territoriale. Ça répond à l’esprit même de ces mots de l’hymne national : »…nous peuplerons ton sol et nous assurerons ta grandeur »; c’est-à-dire, qu’aucune armée étrangère ne peut franchir les frontières ou occuper un seul centimètre du territoire à d’en avoir été autorisée par le parlement de la République. Autant dire que dans le cas d’espèce (occupation de Bunagana et ses environs), les FARDC ont la responsabilité sacrée d’user de tout l’arsenal militaire dont dispose le pays pour mettre hors d’état de nuire l’agresseur, le déloger du territoire national sans autre forme de procès.

Les FARDC devraient s’interdire des déclarations ; et de passer à l’acte comme l’a si bien dit le président ougandais lors d’un récent entretien sur France 24.

MUSEVENI interpelle TSHISEKEDI

« Un pays ne doit pas mener une guerre pour d’autres populations. Si ces gens (donc les congolais et ses agresseurs) veulent se battre, qu’ils le fassent eux-mêmes. Ces interventions étrangères (comme la force régionale de l’EAC attendue) déstabilisent la situation intérieure de ces pays. Nous nous avions combattu, nous avions mené beaucoup de guerres par nous-mêmes sans jamais demander à personne de venir combattre pour nous« ; confiait-il.

Pour illustrer sa pensée, il a pris le cas de la Somalie dont les dirigeants n’avaient jamais opté pour la construction d’une armée nationale forte pouvant lui éviter certaines humiliations connues par le passé.

« L’exemple de la Somalie illustre mieux cet état de choses. C’est qu’aucune force nationale n’a jamais émergé. C’est leur responsabilité…S’ils avaient créé une force armée efficace, la situation aurait été résolue depuis longtemps. Il faut que la solution naisse et se développe localement. En effet, le pays comme un corps, doit pouvoir se défendre seul ; s’il ne peut pas le faire, c’est qu’il souffre d’une forme de SIDA politique. Et quand vous avez le SIDA, vos défenses immunitaires ne sont pas suffisantes pour défendre votre corps. Si la RDC par exemple ne parvient pas à créer une armée nationale forte, rien ne changera. Et même que si le déploiement d’une force régionale doit se faire, ça ne sera que pour un délai de temps très limité« ; conclu-t-il.

Félix TSHISEKEDI doit comprendre que la RDC est avant tout seule face dans ce conflit armé, et c’est à elle seule qu’il appartient d’apporter la solution idoine à cela tout en réajustant sa stratégie diplomatique auprès du Conseil de Sécurité des Nations Unies afin d’obtenir de lui via les différents États membres, la levée de l’embargo sur les armes pour équiper en conséquence les FARDC.

Dieu merci KANDA MPOYI