Tout en félicitant le Chef de l’Etat, Son Excellence Monsieur Felix Tshisekedi pour sa réélection à la tête du pays, nous voudrions lui apporter une préoccupation majeure identifiée comme facteur important qui a manqué à son premier mandat et qui pourrait faciliter la réussite de sa politique publique durant les 5 années à venir.
En effet, il s’est dégagé clairement pendant le quinquennat écoulé d’une part la volonté du Chef de l’Etat de vouloir sortir la République Démocratique du Congo de gros problèmes auxquels elle fait fasse, et de l’autre, malheureusement les difficultés à concrétiser ou à imprimer sa volonté dans la politique publique.
Cependant, il est important de savoir qu’aucun pays au monde ne peut se développer sans une Administration Publique efficace et qu’aucun programme national ne peut réussir sans une Administration Publique bien structurée.
L’ expérience montre qu’un pays peut se maintenir en équilibre et stable pendant plusieurs années sans un système politique aussi stable et équilibré. Par contre, sans une administration publique stable et équilibrée le pays va chavirer dans l’instabilité indescriptible comme est le cas de la République Démocratique du Congo.
A force de ne pas tenir compte de cette évidence c’est-à-dire, mettre l’Administration publique au diapason des ambitions politiques, notre pays ne sait prendre l’élan du développement.
La RDC s’est affaiblie et a créé des dysfonctionnements au niveau du système étatique général qui ont engendré la corruption généralisée, le détournement des deniers publics, l’insécurité, la lourdeur administrative, l’indiscipline au sein des forces de l’ordre, l’insuffisance de remonter des informations importantes.
Malheureusement, ce déficit ne peut être comblé par le système politique.
Ceci étant, nous tenons à demander au Chef de l’Etat, Félix-Antoine TSHISEKEDI que la réforme de l’Administration Publique soit un des piliers de son programme quinquennal pour son second mandat.
C’est cette réforme qui va d’une part, mettre en œuvre les orientations gouvernementales et de gérer les services publics, sachant que, le gouvernement exerce son influence sur la société et l’économie à travers l’Administration Publique, notamment à travers les politiques et les programmes publics dont celle-ci a la charge. D’autre part, elle va contribuer à renforcer l’autorité de l’Etat sur toute l’étendue du territoire nationale car elle possède des ressources informationnelles, logistiques, financières et humaines adéquates.
L’administration publique est un acteur de premier plan dans la gouvernance de la République Démocratique du Congo. Réorganisée, elle va permettre :
- de remonter les informations utiles vers les responsables pour des décisions adaptées et adéquates ;
- d’assurer un bon suivi de la politique publique et de programme réalisés ;
- de faciliter la maintenance et la pérennisation des projets réalisés
Cet objectif peut reposer sur certains services existants et fonctionnels pour sécuriser et décourager la résistance interne à la réforme et permettra sa mise en œuvre rapide. Il s’agit des services publics des contrôles administratifs et judiciaires, entre autres la Cour des Comptes, l’Inspection Générale des Finances, la Direction d’Audit et Contrôle de Gestion du Ministère des Finances, Inspection de Travail.
Durant les cinq ans passés le Gouvernement semble avoir négligé l’Administration Publique pour se focaliser sur des structures parallèles se trouvant superposées sur les différents Ministères causant irréversiblement les échecs des programmes, que nous imputons aux défauts de l’adéquation de ressources d’intervention. Ces structures ne possèdent pas les ressources nécessaires structurelles et humaines pour assurer le suivi et la maintenance des ouvrages.
Jean Claude BYAMUNGU, Politologue.