Annoncés via un communiqué signé par le Directeur du cabinet du Premier Ministre, Jean-Michel SAMA LUKONDE, les travaux de la table ronde sur l’état de siège se sont ouverts à Kinshasa en présence de plusieurs personnalités du pays venues de partout.

C’est le Président de la République lui-même qui les a ouverts ce lundi 14 août 2023 au Palais du peuple en présence de toutes les parties prenantes issues de la partie orientale du pays. Étaient notamment présents les membres du gouvernement sectoriels, les élus nationaux et provinciaux des provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, les Chefs religieux ainsi que d’autres acteurs sociaux, économiques et culturels qui devront réfléchir, diagnostiquer, mieux évaluer sans complaisance, les bons côtes et les mauvais côtés de cette exceptionnelle mesure prise dans un contexte exceptionnel le 6 mai 2021 par ordonnance présidentielle.

A sa prise de parole, le Président de la République, Félix TSHISEKEDI a rappelé à l’assistance les circonstances à la base de l’instauration de l’état de siège dans ces deux provinces qui avaient connu une « recrudescence de l’insécurité depuis plus de trois décennies« . Il fallait donc, à l’en croire, une thérapie de choc comme pour s’adapter au dicton populaire qui postule : « Aux grands maux les grands remèdes« . La question qui se pose avec acuité ici au regard de la déclaration de Félix TSHISEKEDI à l’occasion de l’ouverture de ces assises est : Deux ans après, la situation s’est-elle améliorée ne serait-ce qu’à 50%? Autrement dit, les populations ne se font-elles plus massacrées comme des bêtes ? N’abandonnent-elles plus leurs habitations attaquées par les terroristes? Ce, comme ce fut le cas avant l’état de siège dans ces provinces ? Les panels constitués répondront sans doute à ces questions à l’issue de ces travaux.

Bien avant le président de la République, le premier ministre Jean-Michel SAMA LUKONDE avait aussi pour sa part tenu à rappeler que son gouvernement n’a jamais, durant ces deux ans, lésiné sur les moyens pour mettre fin à cette insécurité. Rappelant d’ailleurs les quatre missions d’itinérance effectuées sans atermoiements dans ces deux provinces pour recueillir les attentes de toutes les couches de la population.

TSHISEKEDI n’entend pas capituler malgré l’échec apparent sur terrain !

D’entrée de jeu, il faut souligner qu’il est absurde et incongru d’espérer que l’état de siège soit levé pendant que les raisons fondamentale pour lesquelles il avait été décrété persistent. Et en réalité, Félix TSHISEKEDI n’a nullement besoin d’une table ronde pour décider de la levée ou non de cette mesure d’autant que pour l’arrêter, il n’avait pas organisé des travaux de ce genre. Mais pour des raisons essentiellement politiques et sécuritaires évidentes, il faut donner l’impression que la décision qu’il prendra à l’issue de ces assises, seront le fruit d’une évaluation conséquente en termes de recommandations et de résolutions de/par tous les décideurs du coin afin que le moment venu, qu’il n’ait pas à se justifier seul ou à porter le chapeau de tout ce qui pourrait advenir (en mal surtout); car, sait-il que la réussite ou la victoire est plurielle mais l’échec est singulier (soit c’est nous soit c’est lui).

Sur ces entrefaites, Félix TSHISEKEDI a subtilement déclaré qu’il n’entend pas déroger à l’esprit du constituant de ce régime voulu exceptionnel qui ne doit nullement s’inscrire dans une durée indéfinie. D’où, sa demande à tous les participants à ces travaux de « bien vouloir prendre la mesure de la situation » d’autant qu’il en va de la survie de toute la nation.

Rappelons que la fin de l’état de siège permettra aux anciens Gouverneurs civils de revenir aux affaires jusqu’à la fin de cette législature. Et politiquement, ces derniers qui n’auront que moins de quatre mois de gestion, seront bien conscients qu’ils ne seront pas vraiment comptables de dégâts que connaîtront ces provinces pour le peu de temps de reprise. TSHISEKEDI ne pas prêt à prendre des si gros risques.

Ceux qui crient à tue-tête, appelant de tous leurs vœux la levée de cette mesure exceptionnelle dans ces deux provinces à l’instar de Julien PALUKU qui avait géré la province du Nord-Kivu pendant plus de dix ans, il faudra qu’il propose une autre formule ou recette de remplacement de celle-ci car, pour plus d’un observateur, l’état de siège a déséquilibré, désarticulé et bouleversé plusieurs intérêts obscurs dont les tireurs de ficelles ne peuvent que souhaiter sa levée. Quant aux autres, l’état de siège a montré ses limites dans la mesure où les résultats escomptés ne sont nullement atteints ; à la place, c’est une profonde détérioration de la situation avec des zones occupées sans oublier la présence excessive des différentes armées étrangères inefficaces sur terrain, voire complices d’avec les agresseurs.

Dossier à suivre !

Dieu merci KANDA MPOYI