La situation de la République Démocratique du Congo a été débattue, le mardi 5 octobre 2021, au Conseil de sécurité en présence de la représentante spéciale du Secrétaire Général des Nations Unies en RDC et cheffe de la Monusco (Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation de la République Démocratique du Congo), Mme Bintou Keita.
C’était aussi l’occasion pour Antonio Guterres, le Secrétaire Général des Nations Unies, de rendre compte, dans son » Rapport général sur la Monusco « , de la situation qui prévaut en RDC.
Pour l’essentiel, le rapport, soumis en application du paragraphe 55 de la résolution 2556 (2020) du Conseil de sécurité, » porte sur les principaux faits nouveaux qui se sont produits en République Démocratique du Congo du 19 juin au 17 septembre 2021 « , peut-on lire à son introduction. Et de préciser : » Il rend compte des progrès accomplis dans l’exécution du mandat de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République Démocratique du Congo (MONUSCO) depuis le rapport précédent, en date du 21 juin 2021 (S/2021/587). Il donne un aperçu de l’évolution de la situation politique et présente la démarche globale poursuivie par la Mission concernant la protection des civils, la stabilisation et le renforcement des institutions étatiques et les principales réformes sur le plan de la gouvernance et de la sécurité. Il accorde une large place à l’élaboration par le gouvernement de la République démocratique du Congo d’un plan de transition, sur la base de la stratégie commune de retrait progressif et échelonné de la MONUSCO (S/2020/1041), comme l’a demandé le Conseil dans s a résolution 2556 (2020) « .
Si le Conseil de sécurité des Nations Unies s’est plié à son exercice habituel, le rapport général d’Antonio Guterres s’est attardé sur des points importants qui polluent le climat politique en RDC.
La loi sur la » congolité « , cette proposition de loi qui cherchait à réserver la fonction présidentielle aux seuls Congolais nés de père et mère, a été portée à la connaissance du Conseil de sécurité. Cerise sur le gâteau, Antonio Guterres a fait part au Conseil de sécurité de non-dits de la pression judicaire exercée sur l’ancien Premier ministre Matata Ponyo Mapon, in ter p r é té e, s el on lu i, » comme un moyen de neutraliser un éventuel candidat présidentiel « .
Sur ces deux faits majeurs, le SG Antonio Guterres note précisément ce qui suit : » Le 8 juillet, le député Nsingi Pululu (ancien FCC ayant traversé armes et bagages à l’USN) a déposé au Bureau de l’Assemblée nationale une proposition de loi modifiant et complétant la loi sur la nationalité de 2004, visant à réserver certaines fonctions régaliennes aux Congolais de père et de mère. Des figures politiques et des membres de la société civile ont interprété la proposition de loi comme une menace à la cohésion et à la stabilité nationales, ainsi qu’une tentative d’exclure certaines personnalités politiques de l’élection présidentielle de 2023. De même, les allégations portées contre le sénateur Augustin Matata Ponyo Mapon (indé pendant) au sujet d’une mauvaise gestion des fonds publics, du temps où il était Premier ministre, de 2012 à 2016, ont également été interprétées par certains acteurs politiques comme un moyen de neutraliser un éventuel candidat présidentiel « .
Autrement dit, le dossier Matata a dépassé les frontières nationales. Il est désormais porté en haut lieu de la politique internationale. Que le Conseil de sécurité en parle, il y a bien des signaux qui ne trompent pas. Les lignes bougent. C’est évident.
BBM / Tiré du Journal La Référence Plus