En convoquant la plénière ce vendredi à l’Assemblée Nationale en vue de poursuivre les travaux sur la révision de la loi électorale, le speaker de cette institution, MBOSO N’KODIA, décide manifestement d’y aller avec ou sans l’opposition; mieux, il fait fi à toutes les requêtes des diplomates, de la CENCO et de l’ECC appelant à un large consensus.

Ce mercredi 20 avril 2022, alors que plusieurs s’attendaient à voir les députés nationaux poursuivre les travaux sur l’examen de la loi électorale qui divise, le rapporteur LEMBI LIBULA a envoyé le message aux députés nationaux afin qu’ils prennent part à la plénière ce vendredi 22 avril 2022 essentiellement consacrée aux travaux sus évoqués.

Pour rappel, lors de la dernière plénière du 14 avril 2022, le président MBOSO N’KODIA MPWANGA avait raisonnablement pensé suspendre les débats sur la proposition de loi électorale du fait que les députés membres du Front Commun pour le Congo, FCC, avaient vidé la salle menaçant de boycotter l’ensemble des travaux pour la révision de la loi électorale en raison de ce qu’ils qualifient de « mascarade ou de messe noire contre le pays orchestrée par le bureau de l’Assemblée Nationale du dictateur MBOSO N’KODIA MPWANGA« ; peut-on lire dans leur déclaration de boycott.

Avec la convocation, par le même bureau, de la plénière ce vendredi 22 avril 2022 à l’Assemblée Nationale en vue de ne poursuivre que les travaux sur la loi électorale, il y a des raisons de croire que les pressions de l’opposition ainsi que les entrevues de la Cenco et de l’ECC, voire des diplomates américain et britannique n’ont nullement rencontré l’assentiment du bureau MBOSO.

Pour le député national de l’Ecide, Ados NDOMBASI :  » le speaker de cette Assemblée ressemble à un drone qui est téléguidé par son propriétaire qu’est le président de la République qu’aucune initiative ou entreprise de l’extérieur, c’est-à-dire non dictée par le mentor ne pourra jamais passer ou être exécutée au risque de le faire exploser« ; assène cet élu tout remonté.

Il faut préciser que le consensus dont question consiste, pour l’opposition LAMUKA-FCC et consorts, à reconstituer aussi bien l’ossature des juges de la Cour Constitutionnelle que du bureau de la CENI.

Réagissant face à cette démarche, le professeur-constitutionnaliste et député national de l’Union Sacrée Jacques NDJOLI estime que :  » La recherche d’un consensus est juridiquement insoutenable certes, mais politiquement discutable dans le souci d’éviter au pays des situations fâcheuses comme ce fut le cas lors des scrutins passés« .

Et de poursuivre : « Cependant, il faut d’ores et déjà oublier l’idée que par consensus, nous reviendrons à la reconstitution de la Cour Constitutionnelle et du bureau de la CENI. C’est très chimérique de s’y attendre« ; martèle-t-il.

Les personnalités diplomatiques précitées et le corps diplomatique ne jurent que sur des élections apaisées, démocratiques, libres et transparentes. C’est la principale raison pour laquelle, assurent-elles, elles ont effectué la ronde auprès de toutes les parties prenantes.

L’examen de la proposition de loi portant révision de la loi électorale de ce vendredi se fera manifestement sans le FCC et LAMUKA dont les pressions n’ont vraisemblablement accouché que d’une grosse souris.

« C’est du déjà vu »; rappelle le député NSINGI PULULU. « Nous avions fait mieux que ça hier dans l’opposition. Ça nous fait un peu marrer de voir comment les gens apprennent à s’opposer à un pouvoir constitué des personnes ayant passé presque toute leur vie à combattre plusieurs dictatures. Ils doivent trouver d’autres méthodes qui ne soient pas du déjà vu telle le boycott ou la politique de la chaise vide qui ne paie jamais (ils le disaient à papa Étienne TSHISEKEDI d’heureuse mémoire)« ; fait-il remarquer, tout en les appelant à la voie de la sagesse et de la responsabilité qu’est de venir exposer leurs opinions dans l’hémicycle.

Un feuilleton qui augure parfaitement l’ambiance électrique et électrisante d’après scrutins comme à l’accoutumée.

Wait and see !

Dieu merci KANDA MPOYI.