Devant une foule nombreuse composée des militants de son parti politique Convention pour la République et la Démocratie, CRD, et des personnes tout simplement habitées par une curiosité frivole, le Président de l’Assemblée Nationale, Christophe MBOSO N’KODIA invite tout Kwango à voter pour le candidat Président de la République (non encore déclaré) Félix TSHISEKEDI en 2023 non seulement par gratitude mais aussi parce qu’ils connaissent ses origines.

A l’instar du Président de la République Démocratique du Congo, RDC, Félix TSHISEKEDI qui, pour des raisons de convenance personnelle, a préféré aller fêter le nouvel an dans son fief électoral qu’est le Kasaï (dans son ensemble), le Président de l’Assemblée Nationale lui a emboîté le pas pour aller aussi fêter dans son fief du Kwango où il a tenu un speech aux allures d’une campagne électorale non sans s’attaquer à des présidentiables qu’il qualifie avoir des origines douteuses mais sans les citer nommément.

[…] le président TSHISEKEDI s’est dit qu’il ne pouvait pas travailler avec quelqu’un d’autre, qu’il prendrait un frère du Kwango que je suis. Alors que lors des élections passées, je n’avais même pas battu campagne pour lui. Mais il me prit pour travailler avec lui; rappelle le président MBOSO.

Considérant son élection à la tête de l’Assemblée Nationale comme un cadeau lui offert par Félix TSHISEKEDI, le président MBOSO tient à manifester à ce dernier sa gratitude en lui rassurant l’électorat du Kwango. Une dette morale à laquelle il faut absolument s’acquitter.

« Pour avoir pensé à nous, nous aussi en retour, nous devons penser à lui. Donc, à la prochaine présidentielle prévue en 2023, Kwango n’a qu’un seul candidat qu’est Félix TSHISEKEDI« ; martèle-t-il.

SON TESTAMENT POLITICO-ELECTORAL

Conscient de l’inéluctable réalité de la mort pour les humains, le speaker de l’Assemblée Nationale congolaise, Christophe MBOSO N’KODIA a juré à son auditoire que vivant ou mort, ses frères et sœurs du Kwango ne devront voter que pour le candidat Félix TSHISEKEDI.

« Que je reste en vie ou que Dieu m’appelle, là où je serai, je dirai à tout fils et toute fille du Kwango, va voter pour TSHISEKEDI dont on connaît le père et la mère. Car il est impérieux dans un pays que l’on connaisse tes origines, ta généalogie lorsqu’on prétend diriger un peuple« ; a-t-il déclaré.

Il a conclu son speech en invitant « la population à aller se faire enrôler pour prendre leurs cartes d’électeurs afin de voter Félix TSHISEKEDI en 2023, et non un candidat qui a plusieurs nationalités« . Le faire, ce sera ni plus ni moins que « vendre le pays« .

DEUX FAITS MAJEURS À RETENIR DANS CE SPEECH

Dans un pays qui prône l’Etat de droit, les lois sont impersonnelles ; c’est-à-dire, nul ne peut profiter des privilèges du pouvoir ou de son statut officiel pour verser dans l’obsolescence ou tout simplement pour piétiner la loi.

En effet, la CENI n’ayant pas encore donné le go de la campagne électorale conformément au calendrier rendu public récemment, nul ne peut, à commencer par le Président de la République, Félix TSHISEKEDI, se targuer d’avoir le droit de battre campagne (avant l’heure). Il violerait la loi électorale. Et ce qu’a fait le Président MBOSO, est, pour plusieurs observateurs, une campagne électorale anticipée en violation de la loi.

« On comprendrait que pareil speech soit fait par des citoyens lambda, mais pas par une personnalité de la trempe du président de la prestigieuse Assemblée Nationale« ; estime un chercheur en sciences politiques de l’Université de Kinshasa. D’où, le premier fait est la violation, par le speaker de l’Assemblée Nationale, Christophe MBOSO, de la loi électorale.

Et le second, c’est probablement lié à la proposition de loi qui a déjà fait couler encre et salive, voire sang : la congolité dite proposition TSHIANI endossée par le député national NSINGI PULULU toujours au bureau de l’Assemblée Nationale.

Les propos liés aux origines douteuses d’un certain présidentiable (Moïse Katumbi) ne présage-t-il pas la prise en compte, dès la prochaine rentrée parlementaire, de la proposition de loi TSHIANI ? Et ainsi, écarter de la course présidentielle un congolais jouissant de tous ses droits politiques et civiques? Aussi, quelle devrait être la mesure à prendre par le Conseil Supérieur de l’Audiovisuel Congolais, CSAC face à cette sortie controversée de Christophe MBOSO N’KODIA ? Telles sont les questions qui se posent avec acuité en ce moment dans les salons politiques de l’Opposition. Le temps demeurant le meilleur allié de la vérité, l’opinion finira par se rendre à l’évidence des réponses qui y seront données.

Wait and see !

Dieu merci KANDA MPOYI.