« Esprit d’anesthésie, sors du corps du Congolais ! » Esprit de somnifère, nous te brisons et te jetons dans des lieux arides ! » Enfin, Congolais, réveille-toi de ton sommeil ! Au Nom de …..
A six mois des élections quasi générales, les Evêques catholiques y sont allés de leur prière de délivrance. Objectif : tirer le peuple congolais de son « profond » sommeil que les exégètes peuvent traduire par » esprit de distraction » et ses corollaires.
A ce même peuple, les Princes de l’Eglise dressent un portrait- robot par l’absurde de celui pour qui il ne faut pas voter. Une prescription pour le vote utile qui se décline en cinq NON.
Opportunistes de tout bord, tribalistes et népotistes, tickets familiaux, cumulards (ceux qui postulent à tous les postes), corrupteurs et acheteurs de conscience ; tu ne voteras pas. Un quintuple NON qui résume les maux qui collent à la majorité d’élus -tous niveaux confondus- depuis la restauration du pluralisme politique en 2006.
Ces antivaleurs érigées en valeurs en vertu de la loi de Hegel selon laquelle « la quantité fait la qualité « . Le Congolais, jusqu’ici théoriquement » souverain primaire » en paie un lourd tribut économique, social et même sociétal. D’instrument permettant l’exercice de la souveraineté par le peuple, le renouvellement des dirigeants et donc la respiration démocratique, le correctif de la gouvernance en vue du bien-être général ; l’élection est devenue une formalité, un alibi pour juste se parer d’atours démocratiques de façade. Ainsi naquit l’illusion démocratique dans laquelle baigne ou patauge -c’est selon- le pays depuis trois cycles électoraux. Des élections à la chaine sans dividende électoral.
Inutile de conclure cet énième sermon des Évêques par le traditionnel « ceux qui ont des oreilles pour entendre entendent« . Car, de l’aveu même des prélats catholiques, leurs précédents messages (« L’heure est grave », « Notre pays est en danger »…) n’ont pas été suivis de faits dans le chef de principaux destinataires que sont les dirigeants politiques. De là à croire que la CENCO prêche dans le désert, il n’y a qu’un pas que les Évêques ne sauraient franchir au risque de désespérer de l’Évangile.
Reste que dans ce Congo déglingué, les princes de l’Eglise ne sont pas toujours un îlot de lumière dans l’océan des ténèbres. En écho à la realpolitik internationale et aux pesanteurs subjectives bien de chez nous, certaines de positions des évêques ne sont pas toujours frappées du sceau de la cohérence. Que de fois, les Évêques n’ont-ils pas dénoncé d’une seule voix le triomphe des vices – corruption, fraude électorale…- pour reconnaître finalement le résultat des urnes qu’ils ont estimées souillées? Même, pour leur message dont question intitulé » Peuple congolais, réveille,- toi« , ils admettent en choeur que le processus électoral est mal engagé, mais ils n’en concluent pas moins par exhorter les Congolais à aller voter!
Ce n’est pas à ces érudits – ne devient pasévêque catholique qui veut- que l’on rappellerait que des prémisses bancales ne saurait sortir une conclusion valide. A moins qu’en hommes de foi, les prélats s’en remettent au miracle de Dieu. Rien n’étant impossible à celui qui croit. Amen.
José NAWEJ