Après avoir stratégiquement astreint le Rwanda de Paul KAGAME à poser des actes prouvant clairement son soutien aux terroristes du M23 d’un côté, et au regard de la faiblesse avérée du premier degré de sanctions diplomatiques récemment infligées au Rwanda par la RDC pour le pousser à renoncer audit soutien, voici d’autres sanctions diplomatiques que Félix TSHISEKEDI doit rapidement mettre en branle, l’une après l’autre, pour rédéfinir sa stratégie dans la sous-région mais surtout attirer l’attention de l’opinion internationale sur l’agression injuste et barbare dont est victime son pays, la RDC. Mais pourquoi Kinshasa ne va-t-il pas jusqu’au bout ?

En publiant le récent communiqué qui a qualifié de « provocation » la réaction rapide des FARDC face aux tentatives de conquête, par le M23, des positions occupées par ces dernières, le Rwanda vient pour la énième fois de prouver à la face du monde que ce mouvement terroriste du M23 constitue son bras séculier. D’où, l’attitude à adopter naturellement sur le plan diplomatique par la RDC ne peut plus être aux antipodes de ce que font d’autres pays du monde dans pareille circonstance.

En effet, dans n’importe quelle situation de crise diplomatique avérée ou de comportement belliqueux frisant la trahison ou piétinant les intérêts du pays, il faut nécessairement manifester sa désapprobation par des degrés des sanctions diplomatiques suivants : la convocation de l’ambassadeur ; le rappel; l’expulsion et la fermeture de l’ambassade. Ce n’est qu’à ce prix qu’un pays se fera respecter. Il s’agit plus d’exprimer un ras-le-bol que de vaincre l’ennemi.

QUID DE LA CONVOCATION?

Après plusieurs incursions rwandaises sur le sol congolais prouvées en hommes (militaires RDF capturés) et en matériel de combat (munitions) entre avril et mai, le gouvernement congolais par le truchement de son Vice-premier ministre, ministre des affaires étrangères, Christophe LUTUNDULA avait convoqué à son cabinet de travail le 31 mai 2022, l’ambassadeur rwandais Vincent KAREGA qui a été reçu par la Vice-premier ministre, ministre de l’environnement et développement durable, Eve BAZAIBA faisant son intérim. Pour prouver que cette convocation n’avait rien représenté pour le Rwanda, le 13 juin 2022, soit 13 jours après le tête-à-tête Vincent KAREGA et Ève BAZAIBA, mieux encore l’entretien téléphonique entre Félix TSHISEKEDI et Paul KAGAME, la cité de Bunagana passait sous le contrôle des militaires rwandais sous couvert du M23 jusqu’à aujourd’hui.

En effet, la convocation est le premier degré de sanction diplomatique dont le but est de protester officiellement auprès du pays représenté. Malheureusement, la récente convocation n’a nullement donné les résultats escomptés : dissuader le Rwanda ou l’emmener à renoncer à utiliser le M23 comme une base arrière. Ce qui devait logiquement emmener le gouvernement congolais à passer au deuxième degré de sanction diplomatique qu’est le rappel de son ambassadeur au Rwanda au lendemain du communiqué émis par ce pays condamnant la riposte des FARDC aux attaques des RDC communément appelées M23.

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QUID DU RAPPEL D’UN AMBASSADEUR ?

Le rappel de l’ambassadeur dans son pays est le deuxième degré de gravité dans l’échelle des sanctions diplomatiques. Il ne s’agit nullement de la rupture définitive des relations diplomatiques, mais le message se veut plus fort qu’une simple convocation. Et dans l’exemple qui fait aujourd’hui couler encre et salive (le fameux communiqué), il s’agira pour l’Etat congolais de marquer le niveau de colère face à la trahison d’un pays « ami ». Au-delà de la symbolique, il s’agira pour la RDC de redéfinir la stratégie dans la sous-région.

Un récent cas de rappel pour des raisons non pas d’agression mais de menace d’intérêts commerciaux entre la France et deux de ses alliés historiques que sont les États-Unis et l’Australie.

En septembre 2021, la France avait décidé de rappeler ses ambassadeurs en Australie et aux États-Unis d’Amérique pour protester officiellement contre la signature d’un nouveau contrat de partenariat stratégique torpillant le méga contrat de sous-marins français au pays-continent. Si la France eut à rappeler ses ambassadeurs pour des raisons économiques ou commerciales évidentes, la RDC dont l’intégrité territoriale est mise en mal par le Rwanda devait, à la limite d’expulser son ambassadeur du pays, fermer même son ambassade.

QUID DE L’EXPULSION D’UN AMBASSADEUR ?

L’expulsion des diplomates reste une mesure avant tout symbolique servant à marquer le coup et d’éviter tout signe de faiblesse. Cette décision doit être assumée par l’État d’envoi qui est tenu de rappeler la personne jugée indésirable et s’assurer que son départ du territoire est effectif.

En effet, en cas d’incident grave, un pays peut décider de renvoyer un ambassadeur chez lui en le jugeant persona non grata. Dans ce cas, le diplomate dispose de quelques jours pour quitter le pays. Passé ce délai, il n’est plus protégé par son immunité et s’expose à des poursuites. C’est une mesure grave appliquée systématiquement en cas de faits avérés de connivence avec l’ennemi ou l’agresseur. Le Rwanda y est de pleins pieds.

QUID DE LA FERMETURE DE L’AMBASSADE ?

Dernier acte de l’escalade, la fermeture d’une ambassade signifie une rupture grave des relations diplomatiques. Fin août 2021, le Maroc avait fermé son ambassade à Alger après des accusations « d’actes hostiles ». En 2011, la Grande-Bretagne avait fermé son ambassade en Iran après une attaque de manifestants. Londres avait également exigé la fermeture de l’ambassade iranienne sur son sol et le départ de son personnel sous 48h.

Autant une personne qui ne se respecte pas n’aura le respect de ses semblables, un pays qui ne sait pas imposer aux autres son respect ne l’obtiendra jamais… surtout pas en ce temps où l’instinct sauvage guide l’action de chaque dirigeant avec la course à l’armement. Il faut gagner sur tous les fronts au même moment.

Sans plus attendre, il faut ajouter aux sanctions commerciales ou économiques (résiliation du contrat de survol de Rwand’air au Congo, ou encore l’arrêt de l’usine de transformation des certains minerais à Kigali), le deuxième degré de sanction diplomatique qu’est le rappel de l’ambassadeur congolais à Kigali, voire l’expulsion pure et simple de Vincent KAREGA du sol de ceux là mêmes que les RDF/M23 tuent à l’Est nuit et jour.
La RDC ne perdra absolument rien en fermant par exemple l’ambassade rwandaise à Kinshasa et laisser fermer la sienne au Rwanda.

Wait and see !

Dieu merci KANDA MPOYI.

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