Admettre qu’un Etat de droit est celui dans lequel les lois sont impersonnelles, et que rien n’y est fait, aussi bien par les gouvernants que par les gouvernés en dehors de ses règles et principes, la liberté d’expression en reste le meilleur indicateur que tous devraient alors en user sans jamais en abuser. C’est le prix à payer par chacun en vue de sa consolidation ou sa construction au pays.

Ces derniers jours, plusieurs cas d’arrestations et/ou interpellations jugées arbitraires par les uns, et qualifiées de réglementaires par les autres.

Le cas Jimmy KITENGE

Jimmy KITENGE, cadre du PPRD

Cette interpellation musclée en plein centre-ville qui s’apparente, jusqu’à preuve du contraire à un enlèvement du Secrétaire National chargé de la communication du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, PPRD, Jimmy KITENGE par des agents de l’Agence Nationale des Renseignements, ANR où il est toujours incarcéré jusqu’à ce jour sans être envoyé devant son juge naturel au motif qu’il avait la veille déclaré sur une chaîne de télévision émettant à Kinshasa que: « il y a cabale montée pour ôter la vie à l’ex première dame de la République Démocratique du Congo, Olive LEMBE KABILA« .

Des propos jugés incendiaires par ce service d’intelligence que Jimmy KITENGE devra prouver, parce que susceptibles de créer des tensions Inutiles dans la communauté certes, mais c’est la procédure tendant à son incarcération, et surtout le lieu de sa détention (plus de 48 heures après) qui énerve la loi…et qui met ainsi l’État de droit, qui reste le cheval de bataille de l’actuel président de la République de qui cette agence dépend, à rude épreuve.

Le cas de Maman Marie MASEMI

Marie MASEMI, militante de l’ECIDE.

Interpellée et non enlevée hier par des éléments de la police du sous-commissariat de sa juridiction parce que prise en flagrance d’injures et diffamations à l’endroit des autorités dont principalement le Chef de l’État et la première dame (actuelle), comme il fallait s’y attendre, des voix se sont levées les unes pour condamner son interpellation, les autres pour encourager les autorités selon qu’on est de l’opposition ou de la majorité.

Mais qu’a-t-elle déclaré exactement ?

Dans une vidéo devenue virale circulant sur la toile depuis quelques heures, l’on peut entendre cette vieille de 60 ans ou plus s’attaquer de manière irrévérencieuse, sournoise et méprisable à l’actuelle première dame, Denise NYAKERU TSHISEKEDI non sans épargner son époux, le président de la République, Félix TSHISEKEDI en ces mots: » […] si tu n’étais venue chez Tshilombo (l’actuel chef de l’État congolais) pour entrer dans le mariage, contente-toi de ça, bouffe ton argent du vol dans ce mariage où tu étais entrée sans qu’on ait versé la dot (donc gratuitement). Tu es une femme comme moi…de la même manière que tu dors derrière TSHILOMBO c’est comme ça que moi aussi je dors derrière mon mari, fais très attention à toi ! Depuis que ce pays existe, il n’y a jamais eu un nom commençant par « NYA ». Suis chrétienne catholique ; si toi tu pries les statues du Rwanda, moi je prie le Dieu qui m’a créée. Tu étais venue avec tes fétiches pour dominer ton mari qui avait laissé une autre femme là en Europe comme toi aussi t’en avais laissé là-bas…tu es venue dominer et conquérir le mariage d’autrui. Fais attention à toi à jouer avec les prêtres ; joue avec ton mari (le chef de l’État) qui était venu au pouvoir pour te ponctionner une partie du territoire à l’Est. Toi Olive, qui est ton père dans ce pays ? Quelle est ta généalogie ? Est-ce toi la seule femme ! Avais-tu entendu la femme de KABILA ravir les biens d’autrui comme toi tu le fais » ?

En démocratie, même à l’occidentale, il est des choses tolérables et celles intolérables ; c’est-à-dire, celles qui répondent à la logique démocratique, et celles qui y sortent, qui frisent l’incivisme. Car, en tant que père de la démocratie, Abraham Lincoln disait : Là où tes droits de limitent, pour autrui commencent ». Démocratie ne signifie nullement injurier, diffamer, etc.. Dans l’un des pays de vieille démocratie comme la France, la plus radicale et farouche opposante Marine LEPEN avait récemment déclaré ce qui suit: « on peut politiquement combattre un président de la République, mais on ne peut pas se permettre d’avoir à son égard le moindre geste, la moindre violence (physique ou verbale, c’est selon). C’est un comportement très inadmissible et profondément condamnable dans une démocratie ».

Le cas Jules, alias Munyere

Jules Munyere, membre de l’UDPS

Très connu pour ses attaques verbales les plus virulentes contre les personnalités politiques aussi bien du régime passé qu’actuel le fait d’être foncièrement du parti présidentiel UDPS (président du parlement debout Zando), cet individu a été récemment arrêté et jeté à Makala sans procès sans plaignant avant d’être relâché plusieurs jours après. C’est alors qu’il sera dit qu’il a été arrêté pour propos exénophobes et injures publiques.

Pour rappel, peu après son arrestation, plusieurs personnes, particulièrement celles appartenant à l’opposition, avaient ascensé applaudi la justice disant qu' »il méritait de faire la prison parce que ses propos énervaient la bienséance ».
C’est vouloir une chose et son contraire en condamnant l’interpellation de maman Marie Masemi qui, du reste, est membre ou militante d’un parti politique de l’opposition.

La RDC, comme l’ensemble du continent noir, a importé les habitudes dites de démocratie (occidentale) qu’il faut que les organisations de défense de droits de l’Homme, les partis politiques, les églises, les leaders sociaux et culturels comme les musiciens, les comédiens ou les acteurs véhiculent messages liés à la culture démocratique pour que chaque couche de la population s’en imprégne. Ça éviterait cette ambiance quasi délétère dans la société.

Dieu merci KANDA MPOYI