Tout communicateur de l’Union Sacrée/UDPS saluera certes le verdict de la Cour de Cassation, mais tout observateur avisé savait d’avance que les propos ascensionnants de Félix TSHISEKEDI sur la personne du « condamné-acquitté », Vital KAMERHE, présageaient sans surprise une telle issue.

En effet, plus les jours, les semaines, les mois et les années passent, moins l’on sent la peur de voler ou de détourner les deniers publics s’amenuiser faute des poursuites judiciaires sérieuses subissant l’intrusion, mieux le diktat politique.

Issu d’une famille politique ayant combattu les anti-valeurs dont le détournement des fonds publics ou des deniers publics et la corruption, la prise des rênes du pays par Félix TSHISEKEDI avait suscité beaucoup d’espoir de voir éclore au pays de LUMUMBA un véritable État de droit. Et le procès 100 jours (de triste mémoire, désormais) aurait dû être un message fort lancé aux pilleurs de la République que c’était une nouvelle ère… »autre temps, autres mœurs » dit-on. Malheureusement, plusieurs de ceux qui avaient été arrêtés et condamnés se sont vus relâchés sans autre forme de procès ne sachant pas eux-mêmes par quel miracle tant l’autorité publique elle-même ne sachant comment le justifier. Ces cas sont légions et criants ; notamment avec les DG de l’OVD et de SOCOC sortis mystérieusement de prison et se promenant librement à travers le pays, que dire de l’ancien ministre de l’EPST, Willy BAKONGA arrêté et condamné, sorti comme un évadé puis siégeant aujourd’hui à l’assemblée nationale sans que la ministre de la justice qui déclaré publiquement que sa place était en prison ne sache plus quoi dire et quoi faire au nom Dieu seul sait de quelle logique.

Bref, que des détournements en termes de millions de dollars américains par presque toutes les personnalités politiques du pays.

Le sous-entendu ou le non-dit enfonce F. TSHISEKEDI? KAMERHE-BEYA

Une personnalité politique, de surcroît Chef d’un État qui semble ignorer que toutes ses actions et paroles seront connotées et décryptées à court, à long et à moyen terme dans l’opinion, n’a encore rien compris à la vie politique ; mieux à la communication politique censée construire en permanence son image de marque.

Vital KAMERHE

En disant de Vital KAMERHE, quelques mois après sa condamnation, lors d’un point de presse à Goma qu' »il était un homme sérieux, honnête et compétent dont la République allait encore avoir besoin pour des loyaux services », Félix TSHISEKEDI avait non seulement indirectement jeté un discrédit sur la justice qui l’avait condamné (abusivement), mais aussi montré à la face du monde que la condamnation n’était que de la poudre aux yeux dont il était à la fois architecte et maçon. Que dire de son silence précaire face à tous les déboires judiciaires relevés ci-haut?

Rappelons qu’avant sa libération conditionnelle, Vital KAMERHE n’était pas resté réellement en prison. Il passait le clair de son temps dans un appartement confortable lui donné au Centre Nganda en bonne compagnie de son épouse Amida SHATUR jusqu’à ce qu’ils se soient envolés en France où ils mènent la grande vie.

Jamais même après avoir été condamné Vital KAMERHE n’a subi les supplices que connaît un autre ancien proche de Félix TSHISEKEDI en la personne de François BEYA sans doute parce que leurs cas sont loin d’être similaires ou comparables. Le cas de l’un touchant à la sécurité financière du pays (KAMERHE), et de l’autre touchant à la sécurité même du pouvoir ou des institutions (François BEYA).

François BEYA

Interpellé depuis le samedi 5 février 2022 par des agents de l’ANR, cet ancien proche de Félix TSHISEKEDI a passé pratiquement deux mois dans les locaux de cette agence dans des conditions décriées par sa famille avant d’être transféré le lundi 4 à la prison centrale de Makala, et d’être verbalisé le mercredi 6 avril par l’auditorat général des FARDC. Ce, pendant que la plupart de ses proches sont incarcérés à la prison militaire de Ndolo.

Quand bien même la présidence ne souhaite pas communiquer clairement sur les motifs réels de cette arrestation, tout observateur avisé comprend bel et bien, au regard de la communication de la même présidence du 8 février 2022, qu’il est question d’une tentative de coup d’Etat ou de renversement des institutions. Une accusation plus que gravissime que Félix TSHISEKEDI ne fera jamais de concession. Mais qu’il tient à punir de la manière la plus implacable et exemplaire pour que plus jamais personne n’ose tenter pareille entreprise.

En connotant et en décryptant en ex professo la chronologie de tous ces faits, du procès 100 jours jusqu’à la condamnation et l’annulation de celle-ci d’un côté, et l’interpellation jusqu’au transfèrement de F. BEYA à Makala, le comportement de Félix TSHISEKEDI prouve combien il est prêt à tout pour conserver et protéger son pouvoir, mais se fout éperdument de quiconque dévaliserait même la Banque Centrale du Congo, ou viderait toutes les caisses de l’Etat, braderait toutes les richesses du pays. L’essentiel est son fauteuil présidentiel.

D’après certaines indiscrétions, son récent voyage à Nairobi au Kenya était aussi pour actualiser certains accords conclus à son temps avec le très controversé Vital KAMERHE pour faire de lui, ou de l’un de ses intimes Premier ministre lors du remaniement qui ne devait plus tarder. Question de s’assurer un vote massif aux prochaines élections dans le fief électoral du natif de Walungu…Vital KAMERHE.

Tout compte fait, si le traitement infligé à François BEYA depuis le 5 février jusqu’à aujourd’hui (perquisition à gauche à droite) l’a été pour les proches (familles biologique et politique confondues), qui s’étaient et continuent à se compromettre dans la corruption et les détournements tous azimuts, la RDC ne serait plus classée parmi les pays les plus corrompus de la planète.

A Félix TSHISEKEDI de savoir qu’il n’est jamais tard pour mieux faire.

Dieu merci KANDA MPOYI.