Après les affrontements entre FARDC et les miliciens CODECO dans le territoire de Djugu en province de l’Ituri (en état de siège) le dimanche, faisant plus de 5000 déplacés, c’est actuellement la province du Nord-Kivu ( en état de siège également), dans le territoire de Nyiragongo qui est pris pour cible par des troupes rwandaises de RDF (Rwanda Défense Force) dont les appétits d’occupation, de tueries et de pillages des ressources minières ne semblent plus heurter des sensibilités tant en interne qu’en externe.
En effet, c’est hier dans la journée que la société civile de Nyiragongo a donné l’alerte après avoir remarqué un afflux de militaires rwandais gagner le sol congolais. Une porosité frontalière quasi endémique dans les zones périphériques du Rwanda qui devient de plus en plus normale au regard du « laxisme des autorités ».
La situation demeure très préoccupante jusqu’au moment où ces écrits sont griffonnés, précisément à Kitotoma, à hauteur de Kasisui, Kabuhanga où ces troupes se sont massées. « Nous avons entendu des détonations ou des crépitements de balles venant d’une file de militaires rwandais (comme) battant le pavé.
Une nouvelle incursion à la base d’un déplacement massif et précipité des habitants prenant les uns la route de Rutshuru, les autres celle de Goma », signale un notable du coin pénétré d’effroi.
Récurrence
« Pour rappel, une alerte du groupe d’experts des Nations Unies faisant état, fin 2019 Octobre 2020, de l’incursion des troupes rwandaises et burundaises sur le sol congolais. Ce, après maintes autres alertes de la société civile de Nyiragongo par son président MAMBO KAWAYA, par les Chercheurs oeuvrant dans la Région du Baromètre Kivu Security, mais toutes ces alertes ne furent prises au sérieux par l’establishment, note un confrère (journaliste) qui a acquis l’anonymat. « Pire, même le porte-parole de la 34ème région militaire, le major Guillaume NDJIKE KAIKO avait démenti à son temps cette information. Arguant que: » sur instruction du commandant SOKOLA 2 Nord-Kivu, une commission ICCN-Renseignement militaire avait été constituée à cet effet, mais n’avait trouvé aucune trace de la présence de l’armée rwandaise sur le sol congolais ».
Une déclaration aux antipodes d’un rapport d’experts des N.U. de décembre 2020 confirmant la présence des éléments de RDF et du Burundi.
Le mercredi 6 janvier 2021, l’élu de Walikale, le député national Juvénal MUNOGO avait adressé une question orale avec débat au ministre de la Défense de l’époque, Aimé NGOY MUKENA pour s’expliquer sur l’incursion de l’armée rwandaise sur le sol congolais et dire quelles étaient les circonstances de cette entrée et qu’envisageait faire le gouvernement pour préserver l’intégrité du territoire national congolais. Le député attendait du ministre la confirmation ou pas de cette présence. La présence fut confirmée.
« Il y a bien longtemps que nous avons, en tant que société civile, dénoncé la porosité de nos frontières à hauteur de Kibumba, dans les limites bien précises et très perceptibles (les bornes). Et, à une distance de 2 km, vous ne verrez à peine que 2 militaires FARDC sécurisant la frontière », fait savoir le président MAMBO KAWAYA.
En effet, l’incursion de l’armée rwandaise six mois après l’état de siège vient sans doute annihiler, rendre de nul effet cette mesure pourtant exceptionnelle, mieux de dernier recourt présidentiel. Cela est d’autant plus vrai que cette armée (hier), et le CODECO (avant-hier) ne choisissent que les territoires en état de siège pour défier l’armée régulière.
Cette fois-ci, contrairement à la dernière incursion (fin 2019-Octobre 2020), les FARDC, à travers le même porte-parole qui avait démenti la précédente incursion, a confirmé « l’incursion des troupes rwandaises, mieux des éléments RDF sur le sol congolais. Ces éléments occupent à l’heure actuelle six villages, et sont arrivés jusqu’à 200 mètres de la route nationale », rapporte le porte-parole de l’opération SUKOLA 2, le Lieutenant-Colonel Guillaume NDJIKE KAIKO.
« Peut-on s’attendre à une autre question orale avec débat à l’instar de celle posée autrefois par le député Juvénal MUNOGO au ministre de la Défense pour connaître les raisons de cette incursion? Que dira-t-il à la nation qui n’ait pas encore été dit? Ou carrément (aux grands maux les grands remèdes, dit-on), la RDC ne doit-elle pas faire la guerre au Rwanda comme l’avait suggéré récemment le député Adolphe MUZITO? » Le libre-penseur Jean Louis LUDGER de s’interroger.
Nous y reviendrons.
Dieu merci KANDA MPOYI