Deux camps politiques (Opposition et UDPS) vont marcher ce samedi 20 mai 2023. Une journée qui s’annonce très perturbée dans la capitale congolaise, Kinshasa. Le gouverneur de la ville de Kinshasa et autorité de référence du parti politique Alliance des Congolais Progressistes (ACP), Gentiny NGOBILA MBAKA a en fin accordé aux partis politiques de l’opposition et au parti présidentiel, Union pour la Démocratie et le Progrès Social (UDPS), de marcher sur les rues de Kinshasa.
A l’issue de la réunion tenue ce jeudi 18 mai 2023 dans son cabinet de travail avec les secrétaires généraux des partis politiques de l’opposition représentés par LGD, ECIDE, Ensemble pour la République et Envol, le gouverneur de la ville de Kinshasa fixe, comme dans un cirque, les itinéraires que devront suivre les partis politiques de l’opposition ainsi que le parti présidentiel. Ce, sachant pertinemment bien que jamais aucun leader n’acceptera une telle contrainte. Et quand bien même, par l’absurde, le leader devrait accepter d’obéir aux itinéraires, les militants ne l’entendront jamais de cette oreille. D’où, la certitude d’une confrontation physique dans les rues de Kinshasa ce samedi 20 mai 2023.
Déclaration inepte de l’autorité urbaine !
Alors que la tension monte d’un cran dans les états-major des partis politiques, voire sur les plateaux de télévision avec des « Communicateurs » qui promettent l’hécatombe ou l’apocalypse à Kinshasa si jamais les manifestants se croisent, le ministre provincial de l’intérieur déclare sans gêne l’issue de la réunion avec les secrétaires généraux des partis politiques de l’opposition : « Chaque leader politique est invité à encadrer ses militants afin d’éviter tout acte de vandalisme et de préserver l’ordre public« .
Lors d’une récente émission opposant Amissi MAKUTANO de l’UDPS/TSHISEKEDI et Jacky NDALA d’Ensemble pour la République, les propos menaçants tenus réciproquement par ces deux derniers présagent mieux ce à quoi ressemblera la journée de demain samedi 20 mai.
Et la place de la Police Nationale Congolaise ?
Plusieurs fois à Kinshasa, les marches organisées par un seul parti politique a viré à la violence, aux scènes de casse et vol non sans que certains éléments de la police ne soient blessés. Qu’en sera-t-il non seulement avec quatre partis politiques radicalement opposés au pouvoir, mais lesquels seront en face d’un parti politique au pouvoir réputé intolérant dont une branche appelée « Force du Progrès » a des centaines de jeunes dont les actes de violence avec usage des machettes ne sont qu’un secret de polichinelle ?
Et le comble du ridicule, le gouverneur de la ville lui-même, qui se trouve être en même temps patron d’un parti politique, au lieu de se déployer ce jour avec l’inspecteur Provincial de la police ville de Kinshasa, Sylvano KASONGO pour tenter de dissuader les manifestants de tous bords, s’est arrangé à son tour de s’occuper du meeting de son parti politique. Une scène digne d’un chiqué que les kinois appelleraient « mboka ya bana na bana ».
La voie de la sagesse ?
Il ne s’agit même pas de la démocratie, mais de la sagesse, mieux du bon sens : le gouverneur de la ville de Kinshasa, Gentiny NGOBILA, sachant bien que la partie qui s’était prononcée en premier de marcher est l’opposition. D’où, logiquement, il fallait, en tant qu’autorité censée gérer la ville comme il se doit, s’imposer par tous les moyens face à l’UDPS/TSHISEKEDI, mieux empêcher ses militants de se réunir où que ce soit à travers la ville pour une prétendue marche. Autrement, demander au Secrétaire Général dudit parti, Augustin KABUYA, de remettre à plus tard ou de trouver une autre date pour la marche comme ce fut le cas avec l’opposition qui accepta sportivement de remettre au 20 mai plutôt qu’au 13 mai comme initialement prévu, sa marche.
Il est irresponsable, indigeste et malheureux pour ce Gouverneur d’accepter l’inacceptable jamais vécu dans l’histoire de la gestion de la ville avec les partis politiques.
Wait and see !
Dieu merci KANDA MPOYI