Victime pour la énième fois des propos irrévérencieux, discourtois, désobligeants, injurieux, méprisants et diffamatoires par des journalistes aussi bien congolais qu’étrangers depuis son arrivée au pouvoir, Félix TSHISEKEDI surprend de plus en plus l’opinion publique en réagissant toujours dans le sens du vœu longtemps formulé par les professionnels des médias. Celui consistant en une dépénalisation des délits de presse. C’est-à-dire, de comparaître devant le tribunal des pairs plutôt que devant les parquets.

En effet, une vidéo devenue virale sur les réseaux sociaux en raison des mots durs employés par le journaliste Youtubeur, Pero LUWARA contre le Président de la République, Félix Tshisekedi, a heurté plus d’une sensibilité. « […] si nous t’avions chassé pour que TSHISEKEDI lance de manière irréfléchie l’état de siège qui n’apporte aucun fruit, KABILA pardonne-nous ; si nous t’avions chassé pour que TSHILOMBO vienne au pouvoir pour nous exposer ses envies libidinales exagérées, sa libido débordante sur la place publique, utilisant les services de sécurité même dans ses affaires de souillure du lit, dans son infidélité, dans son adultère, faisant ainsi perdre les lettres de noblesse à la fonction de Chef de l’État, KABILA tu ne l’as jamais fait ; pardonne-nous« ; déclarait-il allègrement et  sévèrement sur la vidéo.

Alors que les voix s’étaient levées de partout pour condamner ce déplacement de langage outrageant le Chef de l’Etat, certains internautes avaient simplement interpellé les services de sécurité, notamment la police judiciaire ou les services spéciaux de se saisir du journaliste. Mais contre toute attente, Félix TSHISEKEDI appelle au calme. Une source proche du cabinet du Chef de l’État congolais signale que Fatshi a clairement instruit tous les services de sécurité de « n’inquiéter de quelque manière que ce soit le journaliste incriminé. Et qu’il appartient à ses pairs de le ramener à la raison »; confie-t-elle.

La réaction, mieux l’instruction, du Chef de l’Etat intervient  après que l’Union Nationale de la Presse Congolaise, UNPC, ait été saisie par la justice.  « […] le tribunal des pairs a reçu une plainte à votre charge de Monsieur Jean-Baptiste KANKONDA vous  accusant de tenir des propos outrageants et diffamatoires à l’égard du Chef de l’État et de Monsieur KABUYA, SG de l’UDPS« ; peut-on lire sur l’invitation adressée au journaliste Pero LUWARA pour se rendre à la Commission de discipline ce jeudi 05 mai. Le journaliste pouvait bien se faire accompagner de son avocat.

Quid du délit de presse

Depuis plusieurs décennies, les professionnels des médias luttent, sans succès, pour la dépénalisation des délits de presse. Cette dépénalisation veut que les infractions commises dans un cadre strictement professionnel soient sanctionnées par les juges des pairs issus de la Commission de discipline et d’éthique Professionnelle, et non par le Parquet.

Ainsi, même les résolutions des états généraux de la presse tenus en 1996 sont depuis restées lettre morte. La question est remontée à la surface lors de la dernière rencontre des professionnels des médias sous l’égide du Ministre de la Communication et médias, Patrick MUYAYA. Une recommandation avait été formulée pour que la dépénalisation devienne une réalité en RDC. Mais avec quel journaliste ? La question vaut son pesant d’or.

Sur cet élan, l’attitude de Félix Tshisekedi est très encourageante. Elle est loin d’être vue comme une faiblesse ou un laxisme, mais plutôt comme une énergie qui donne vie à la démocratie ; et c’est le pays entier qui gagne en termes de « réputation » d’un État qui ne musèle pas la presse ou qui ne tord pas le cou à la liberté d’expression que certains confondent malheureusement au libertinage si l’on y prend garde.

Ph.K et Dieu merci KANDA MPOYI