Ceux qui le croyaient politiquement mort peuvent revoir leurs calculs. L’ancien Porte-parole du gouvernement sous Joseph Kabila revient petit à petit en force sous Félix Tshisekedi. Lambert Mende aurait réussi à gagner la confiance de l’entourage du Chef de l’Etat et des décideurs de l’Union sacrée de la Nation, au point de hisser l’une de ses connaissances, en l’occurrence Madame Adine d’Or Omokoko Asamoto, comme membre du Bureau de la Commission Electorale Nationale Indépendante (CENI). Ce coup de stratège ne peut venir que des initiés et des illuminés.

Dans une interview accordée à la presse samedi 16 octobre 2021, le député national Lambert Mende a affirmé que l’Assemblée nationale a fait son devoir en entérinant les membres du bureau de la CENI car selon lui, « les différentes composantes les ont choisis ». Depuis, ça se fête dans son fief de Lodja au Sankuru, dans la Commune de Kinshasa où habitent beaucoup de ses soutiens et au Quartier GB dans la capitale. La raison ? Le Président du Conseil d’Administration des Lignes Maritimes Congolaises (LMC) a réussi un grand coup en soutenant Madame Adine Omokoko Asamoto au bureau de la centrale électorale.

Pour ses soutiens, le leader de la CCU s’est de ce fait assuré une réélection à la députation  nationale en 2023 et pas que. En effet, avec un point focal au bureau de la CENI, Lambert Mende ne manquera pas de tenter de récupérer son leadership perdu au Sankuru en faveur de son ancien challenger à l’élection du gouverneur, Joseph Stéphane Mukumadi, qui a démérité la confiance qui lui a été faite.

Redistribution des cartes au Sankuru

A en croire l’analyste politique Albert Kasadi, Lambert Mende  lance un message clair aux autres leaders sankurois, notamment Daniel aselo, Christophe Lutundula, Léonard She Okitundu, et ses éternels rivaux Jean-Charles Okoto et Alexis Luwundji, qu’il est encore là et que c’est lui qui pourrait encore avoir le dernier mot lors des prochaines joutes électorales au Sankuru.

Ses détracteurs minimisent l’intelligence de celui qui aime se faire appeler « Etshuka » et pensent que le retour en force de « l’homme au verbe facile » ne rassurerait pas de défenseurs des droits de l’Homme, qui estiment qu’en dépit de toutes les révélations faites sur les présumés crimes commis par des membres de son parti particulièrement dans le Territoire de Lodja, il n’a jamais été véritablement inquiété. « Quand on a été accusé d’avoir commandité des crimes ou soutenu ceux qui les ont commis et que finalement on s’en sort indemne, on peut se dire que tout lui est permis », regrette une journaliste basée à Lodja.

Elle note avec inquiétude que « face à l’inconscience du Gouverneur Mukumadi, et à l’inertie de l’Assemblée nationale après le rapport accablant de la mission parlementaire effectuée fin 2019 au Sankuru », Lambert Mende sort gagnant et risque de revenir plus fort que par le passé. Et, qui dit plus fort, dirait aussi plus dangereux.

Pour Cédrick Dikolo, qui mène de recherches sur la politique de l’espace  Grand Kasaï, Lambert Mende est le politicien le mieux écouté au Sankuru, malgré des excès de zèle  de ses colorateurs, qui suivent à peine ses multiples appels à la retenue.

Dans tous les cas, et qu’on l’aime ou pas, Lambert Mende a prouvé de quoi il est capable dans ce pays et dans son Sankuru natal. A la veille de la remise des reliques de Patrice Emery Lumumba, les autres  leaders politiques du Sankuru doivent cesser la distraction et  commencer à se préparer pour les prochaines élections car, avec la confiance de l’entourage du Chef de l’Etat et son œil au bureau de la CENI, le stratège Lambert Mende ne fera de cadeaux à personne.

Certes, Adine d’Or Omokoko a été officiellement désignée pour le compte de la société civile. Mais il ne fait l’ombre d’un doute que sa candidature a été soutenue et défendue par Lambert Mende. Licenciée en Droit de l’UNIKIN, elle est avocate de profession et Secrétaire Général du Cadre permanent de concertation de la femme congolaise (CAFCO). Elle aurait été aperçue la vielle de l’entérinement des membres du bureau de la CENI au domicile de son présumé parrain.

OLK