La tripartite initiée par le Président français Emmanuel MACRON pour prétendument trouver une issue pacifique à la crise rwando-congolaise vieille de plus de 20 ans avec à la clé l’occupation de Bunagana et certaines localités est, pour plusieurs experts de la région des grands lacs, « une manière subtile » des occidentaux représentés par MACRON, de calmer les ardeurs exprimées par TSHISEKEDI dans son dernier discours aux NU.

En marge de la 77 ème Assemblée Générale des Nations Unies, AGNU, qui se tient depuis le 13 septembre à New-York aux Etats-Unis, le Président français, Emmanuel MACRON, en a profité pour initier, le mercredi 21 septembre 2022, au siège de cette organisation, une rencontre entre lui, le Président rwandais, Paul KAGAME et le Président congolais, Félix TSHISEKEDI. Deux Chefs d’État africain dont les relations ne sont plus au beau fixe depuis la reprise des hostilités en terre congolaise à la suite desquelles la cité de Bunagana et certaines localités des environs sont sous contrôle d’un groupe armé terroriste irréfutablement soutenu par le Rwanda.

Il sied d’emblée de faire remarquer qu’à l’instar des tripartites précédentes jamais suivies d’effets ou des résultats escomptés notamment la ferme condamnation du pays agresseur qu’est le Rwanda sous couvert du M23, cette tripartite sous l’égide du président français ne s’est soldé, comme il fallait s’y attendre, qu’à la déclinaison d’un chapelet de bonnes intentions. D’une part, la convention d’une action commune en vue d’un retrait rapide du M23 desdites localités occupées suivi du retour des déplacés de guerre avec l’appui des NU et leurs partenaires de l’UA, de la CEA ainsi que de la CIRGL; et d’autre part, du renforcement durable de la coopération afin d’arrêter l’impunité et l’activisme des groupes armés dans la région. Démarche qui se basera sur les initiatives régionales de paix vieillottes certes, mais toujours existantes tel le processus de Nairobi qui a, pour d’aucuns, suffisamment montré ses limites.

TSHISEKEDI n’est plus crédule !

Vraisemblablement, la tripartite n’est ni plus ni moins la prompte réaction, mieux la réponse des occidentaux au discours quasi belliqueux, du haut de la tribune des NU, de TSHISEKEDI qui, conformément au droit international, appelle la communauté internationale à prendre cette fois-ci ou jamais ses responsabilités devant l’histoire avant de déclarer ouvertement et officiellement la guerre au Rwanda qui est la principale cause de l’instabilité de la partie Est de son pays depuis des lustres.

En effet, l’interpellation pour la énième fois de la communauté internationale à travers cette organisation internationale (ONU) par Félix TSHISEKEDI au sujet de l’agression de son pays par le Rwanda sous couvert du M23 trouve sa source à l’article 2 (4) de la Charte même des NU, adoptée en juin 1945 à la Conférence de San Francisco. L’article stipule que « les membres de l’organisation s’abstiennent, dans leurs relations internationales, de recourir à la menace ou à l’emploi de la force, soit contre l’intégrité territoriale ou l’indépendance politique de tout Etat, soit de toute autre manière incompatible avec les buts des NU » au nom du règlement pacifique des différends.

Une brèche que MACRON a su vite saisir pour tenter une médiation de la dernière chance comprennant les non-dits ou les sous-entendus du discours de Félix TSHISEKEDI.

En dépit de sa continuelle ouverture au dialogue, il sied de faire remarquer que le signe prémonitoire reflétant la fermeté et la détermination de Félix TSHISEKEDI à ne plus se montrer crédule ou à àvoir une attitude fraternelle vis-à-vis de son homologue rwandais lors de cette rencontre quasi improvisée a été l’absence d’une poignée de mains, voire d’un sourire ne serait-ce que narquois pendant toutes les minutes de leur entrevue. En communication gestuelle, les postures sont parfois plus éloquentes que les mots ». Mais cette fois-ci, il y a eu aussi bien des mots que des gestes.

En définitive, les mots contenus dans le discours crient plus fort que les gestes d’autant que la plupart voient dans ces mots l’appel d’un commandant suprême des armées, invitant ses troupes à se préparer à une bataille certaine ou à l’assaut final sur l’ennemi. Et Félix TSHISEKEDI semble avoir compris que l’emploi de la force armée semble être le seul langage que comprend Paul KAGAME et ses hommes de main du M23. Les interminables discussions ne font qu’enfoncer son pays dans la crise, pendant qu’elles renforcent la position rwandaise sur le théâtre des opérations.

Wait and see !

Dieu merci KANDA MPOYI.