La guéguerre et les tractations entre MBOSO N’KODIA et BAHATI LUKWEBO au tour de la désignation du juge du quota du parlement devant remplacer à la Cour Constitutionnelle, feu Sénateur Polycarpe MUNGULU TAPANGANE fait non seulement perdre à la République du temps, mais surtout fait ternir l’image de l’une des plus prestigieuses institutions du pays qu’est le parlement. Cela dure depuis quelques jours que d’aucuns commencent à se demander ce qu’attend Félix TSHISEKEDI pour user des prescrits de l’alinéa 2 de l’article 69 de la Constitution ?
Depuis la défenestration de deux juges de la Cour Constitutionnelle par tirage au sort organisé le 10 mai 2022, et suite à la disparition du juge précité, Félix TSHISEKEDI a instruit depuis le 13 mai courant, au terme du 1er alinéa de l’article 158 de la Constitution (La Cour comprend neufs membres nommés par le président de la République dont trois sur sa propre initiative, trois désignés par le parlement réuni en congrès et trois désignés par le conseil supérieur de la magistrature) aux deux chambres du parlement de se réunir en Congrès pour désigner un juge pour le quota qui revient à cette institution.
C’est cette instruction de Félix TSHISEKEDI qui a ouvert les hostilités entre les Présidents de deux chambres, permettant ainsi à l’opinion de voir combien des hommes si élevés en dignité sont prêts à descendre trop bas en s’attachant réciproquement des épithètes peu élogieuses comme des citoyens lambda. Ce, par avarice et la course au pouvoir pour le pouvoir. Leur acharnement à placer chacun son homme à la haute Cour soulève la problématique de la crédibilité de prochains scrutins.
Par souci d’élégance et de timing, « Kiosque d’Afrique » souhaite épargner ses lecteurs la rédaction des communiqués de deux présidents s’accusant mutuellement, car annexés au présent article.
Brièvement, le président de l’Assemblée Nationale, MBOSO N’KODIA accuse son collègue du Sénat de verser dans l’unilatéralisme dans le recrutement et la sélection des candidats pour satisfaire des appétits politiciens que lui seul peut élucider ; une démarche que le bureau du Sénat désapprouve avec la plus grande fermeté. « Le bureau de l’Assemblée Nationale exprime avec fermeté toute sa désapprobation vis-à-vis de l’initiative du président du Sénat de procéder au recrutement et à la sélection des candidats et à faire voter une résolution unilatérale du Sénat, désignant un juge à la Cour Constitutionnelle dont la copie a été transmise à l’Assemblée Nationale le 21 mai 2022″; lit-on dans l’un des récents communiqués signés par le rapporteur de l’Assemblée Nationale, l’honorable LEMBI LIBULA. Démarche en violation des articles 158 de la Constitution et 42 du Règlement intérieur du congrès, selon le bureau MBOSO.
Comme l’on devait s’y attendre, la réponse du berger à la bergère, BAHATI LUKWEBO a donné une réponse proportionnelle aux accusations dont il fait l’objet dans sa lettre datant du 24 mai 2022. Il a déploré les accusations »gratuites », et surtout le caractère peu « courtois » de l’ensemble des communiqués émanant du bureau de l’Assemblée Nationale à son encontre. « Je marque mon étonnement de constater que vous m’attribuez , à tort, d’avoir impunément violé les articles 158 de la Constitution et 42 du Règlement intérieur du congrès. Un grief qu’aucune enquête, même banale ne saurait établir à ma charge« ; avance-t-il.
Et d’ajouter : » C’est une accusation de partialité pour salir mon honneur et ma crédibilité pour des raisons dont vous vous réservez les détails« .
Des mots à peine codés qui frisent, toute proportion gardée, le dénigrement, mieux la destruction de l’image de l’autre dans l’opinion, et surtout vis-à-vis du Chef de l’État qui avait donné cette instruction. Une vraie campagne de diabolisation parce qu’il est des proches d’un des présidents, ceux du président MBOSO N’KODIA pour ne pas les citer, qui accusent d’ores et déjà BAHATI LUKWEBO de bafouer l’autorité du président de la République. Allez-y comprendre !
Face à cet infâme spectacle des communiqués juges et parties (commandés), pleins de juridisme orienté, des prêches intentionnels, Félix TSHISEKEDI est instamment appelé à user de l’article 69 dans son alinéa 2: » Il assure, par son arbitrage, le fonctionnement régulier des pouvoirs publics et des institutions ainsi que la continuité de l’État« .
Les humeurs et l’avarice de deux individus, présidents de deux chambres soient-ils, ne peuvent pas arrêter la bonne marche de l’État.
A suivre !
Dieu merci KANDA MPOYI