Cette question est désormais sur toutes les lèvres après la prise inédite par les troupes rwandaises du M23, de quelques positions stratégiques jadis occupées par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo, FARDC, notamment Rutsuru centre, Kiwanja sans oublier l’important camp militaire de Rumangabo. Ce qui les rapproche de la ville de Goma où certains habitants sont pénétrés d’effroi, saisi par la psychose et la stupeur.
En expulsant l’ambassadeur rwandais du pays jusqu’à le déclarer persona non grata, le président de la République, Félix TSHISEKEDI a tenu à manifester son exaspération face aux agressions cycliques et chroniques du Rwanda d’une part, et son désespoir face aux efforts de diplomatie devant régler pacifiquement ce conflit armé ayant échoué. C’est dans ce contexte que l’ancien premier ministre Adolphe MUZITO est encore monté au créneau au lendemain du conseil supérieur de la défense pour réitérer sa proposition de « faire officiellement la guerre au Rwanda ». Proposition qui rencontre l’assentiment du peuple majoritaire soucieux de voir la partie Est du pays retrouvé définitivement et totalement la paix.
QUID D’UNE DÉCLARATION DE GUERRE ?
Une déclaration de guerre est déclaration formelle d’un gouvernement national pour signifier l’état de guerre entre cette nation et une autre ou plusieurs autres. Dans la plupart des pays démocratiques, une déclaration de guerre doit habituellement être votée par le pouvoir législatif.
En RDC, les articles 86 et 143 de la Constitution donne tous les pouvoirs décisionnels au président de la République qui agit (ou déclare la guerre) par ordonnance délibérée en conseil des ministres après avis du conseil supérieur de la défense et autorisation de deux chambres du parlement.
Partant, si autrefois rien n’était si simple que de distinguer la paix de la guerre qui était l’emploi de la force, aujourd’hui, la définition en est devenue presque impossible. On bombarde des villes, sans être en guerre avec leurs possesseurs. Les lignes entre l’état de paix et l’état de guerre de sont brouillées à tel point que le vocabulaire de la guerre est omniprésent et sert à caractériser des situations dissemblables.
LA RDC EST-ELLE EN DROIT DE DÉCLARER LA GUERRE AU RWANDA ?
D’emblée, la réponse est « oui ». En considérant, il y a peu, la considération, par le président russe, Vladimir Poutine, d’une déclaration de guerre par la Turquie, le fait d’avoir abattu son avion de combat qui se rendait en Syrie, la RDC aura été trop attentiste et laxiste face à son voisin le Rwanda qu’il a toujours accusé plus de deux décennies de déstabiliser en hommes et en munitions de guerre, sa partie Est jusqu’à occuper depuis plusieurs mois maintenant, une bonne partie de son territoire dans le Nord-Kivu.
C’est, à en croire la majorité des congolais exaspérés par la crise rwando-congolaise, les mots qu’ils attendent entendre de Félix TSHISEKEDI lors de son adresse promise incessamment à la nation par la bouche du porte-parole du gouvernement Patrick MUYAYA. La RDC n’aura qu’à s’appuyer sur l’une des exceptions prévue dans tous les instruments juridiques internationaux tels le Pacte de la société des Nations de 1919, le Pacte de Briand-Kellogg de1928 ou encore à la Charte des Nations Unies : l’exception de la légitime défense d’un État militairement agressé. C’est ni plus ni moins le cas de la RDC face au Rwanda.
TSHISEKEDI APPELÉ À JOINDRE LES PAROLE AUX ACTES !
Devant l’inefficacité apparente de la force régionale qui n’a pas pu stopper l’avancée récente des troupes rwandaises du M23 vers la ville Goma, Félix TSHISEKEDI doit sans doute avoir finalement compris que les FARDC sont et demeurent le catalyseur du retour à la paix dans l’Est du pays qu’il doit vite les équiper et les motiver en conséquence.
En effet, les troupes sud-soudanaises et tanzaniennes faisant partie du contingent de la Mission onusienne ne pouvant rien contre le M23 (déclaration du SG Antonio GUTERRES), les troupes de l’UPDF ougandaises opérationnelles depuis bientôt un an ayant montré leurs limites, pire leur connivence avec l’ennemi (RDF/M23 lors de la prise de Bunagana), les troupes Kényanes dont les officiers venaient de retourner dans leur pays pour des raisons inavouées, celles du Burundi en Ituri faisant de plus en plus de la figuration ou du cosmétique avec des mouvements rebelles toujours très actifs, les FARDC sont seules dans cette agression qu’il faut tout mettre en branle pour les rendre dissuasives et professionnelles maintenant. Celles-ci ont déjà le soutien de l’ensemble de la population du pays en interne comme à l’externe qu’elles seront bien accompagnées. Et pourquoi pas la presse consciente, patriotique et nationaliste telle www.kiosquedafrique.com.
Wait and see !
Dieu merci KANDA MPOYI.