Plusieurs médias ont annoncé, à la vas vite, le retrait de Martin FAYULU du processus électoral en cours. De l’autre côté, parmi les observateurs, on a même parlé du boycott des élections au motif que, selon le Président national de l’ECIDE, le processus serait d’ores et déjà bâclé. Loin de là. A lire de très près le communiqué de Martin MADIDI on se rend compte qu’il n’est question ni du retrait encore moins du boycott ; deux vocables d’ailleurs introuvables dans le texte.
Le candidat malheureux à l’élection présidentielle de 2018, Martin FAYULU, à travers un communiqué, vient d’opter pour ce qui s’apparente (mais pas vraiment) à la « politique de la chaise vide » en annonçant son refus de déposer sa candidature à la présidentielle et celles de ses lieutenants à tous les niveaux.
En effet, dire que « nous annonçons (…) que nous avons décidé de ne pas déposer les candidatures de nos membres à tous les niveaux des élections tant que le fichier électoral c’est-à-dire la liste des électeurs ne sera pas refaite dans la transparence et audité par un cabinet extérieur compétent en la matière » ne peut raisonnablement être considéré ni comme un retrait, un boycott ou encore moins une fuite en avance comme l’ont écrit des médias visiblement à la solde d’une certaine tendance politique.
Il s’agit plutôt d’une autre manière de tirer la sonnette d’alarme, une stratégie de communication fracassante pour attirer l’attention autour d’un processus qu’il juge de chaotique. Pour preuve, après cette communication de MAFA, le débat politique autour de ce processus a gagné du terrain y compris au sein des états-majors politiques. Surtout que, comme il le dit : « Nous ne pouvons pas continuer à faire toujours la même chose et s’attendre à un résultat différent ».
Dans le communiqué en question dont une copie est parvenue à « www.kiosquedafrique.com », le Président du parti politique Engagement Citoyen pour le Développement, ECIDE, accuse le Président de la République, Félix TSHISEKEDI de « vouloir à tout prix obtenir un autre mandat frauduleux afin de changer la Constitution en rallongeant le mandat du Président de la République à 7 ans. Ainsi, il pourra rester le plus longtemps au pouvoir pour parachever le projet de balkanisation de notre pays, diviser les congolais par le tribalisme, pérenniser la corruption et brader les ressources du pays. Non, nous ne pouvons le laisser réaliser ce macabre projet« ; peut-on lire dans le communiqué.
Mais bien avant, FAYULU motive sa décision en rappelant que «…depuis plusieurs mois, nous n’avons eu de cesse à faire comprendre au pouvoir en place ainsi qu’à l’opinion nationale et internationale que le processus électoral en cours était mal engagé et qu’il fallait un consensus autour des règles du jeu et des principes devant nous conduire aux élections de décembre 2023 pour corriger les erreurs du passé »
Unité dans le discours !
Peut-on parler de l’unicité de l’Opposition congolaise autour de la question des élections ? La réponse affirmative n’est pas si loin de la réalité.
Ce qui est du reste frappant dans ce communiqué, est le fait que le terme » fraude » utilisé par Martin FAYULU aujourd’hui, est le même utilisé il y a quelques heures par le Secrétaire permanent adjoint du Parti du Peuple pour la Reconstruction et la Démocratie, PPRD, Ferdinand KAMBERE après la récente messe de Kingakati présidée par Joseph KABILA. Messe à l’issue de laquelle l’option a été levée de : »ne pas accompagner un processus électoral frauduleux…«
De son côté, le présidentiable Moïse KATUMBI a donné sa position, à travers son porte-parole Olivier.
Dans son récent tweet, le Porte-parole du Président du parti politique Ensemble pour la République assure : »Aux tricheurs et aux fraudeurs, nous ne céderons rien. Nous ne sommes pas naïfs. Nous les affronterons tête haute ! Ensemble MK et alliés présentera des listes à tous les niveaux. Jusqu’au bout nous lutterons pour des élections démocratiques et inclusives et nous vaincrons« ; martèle-t-il.
C’est dire que la revendication d’obtenir un processus électoral transparent, inclusif et démocratique est le cheval de bataille de tous les Opposants ; mais les violons ne semblent pas s’accorder quant à la position que prendrait chacun en cas d’une réponse négative de la part du pouvoir.
L’opinion n’attend plus que les déclarations politiques du LGD du Sénateur MATATA PONYO et d’Envol du Député national, Delly SESSANGA.
Rappelons que, le boycott des élections par un opposant politique en République Démocratique du Congo, RDC, n’est pas une nouvelle recette. Le plus grand opposant de l’histoire politique congolaise, feu Étienne TSHISEKEDI (d’heureuse mémoire) l’avait fait vivre à ses partisans et d’autres congolais qui croyaient en sa lutte pour l’avènement d’un État de droit en 2006.
Wait and see !
Ph.K et DMK MPOYI